Gerhard Richter Painting, c’est un film qui parle peu — et qui dit beaucoup. Corinna Belz signe un documentaire hypnotique, presque méditatif, qui nous invite à observer un artiste au travail sans jamais forcer le regard. Pas d’interviews longues, pas de voix off explicative : juste Richter, son atelier, ses gestes, ses silences.
J’ai adoré cette pudeur. Le film respecte profondément le mystère de la création. On regarde, on attend, on doute avec lui. Chaque coup de raclette sur la toile est à la fois précis et imprévisible, comme si Richter cherchait quelque chose qu’il ne veut pas nommer. Et c’est ça qui m’a accroché : cette sensation d’assister à quelque chose de vivant, d’invisible et pourtant très concret.
Visuellement, c’est beau sans être tape-à-l’œil. Le montage respire, la lumière est naturelle, les sons discrets. Le film prend son temps, et c’est ce qui fait sa force — même si cela pourra désarçonner ceux qui attendent un récit classique ou une biographie bien balisée.
Je lui ai mis 8.5/10, parce qu’il m’a profondément touché, mais aussi parce que je reconnais qu’il faut être dans une certaine disposition pour l’apprécier pleinement. C’est une expérience plus qu’un documentaire : un moment suspendu, presque hors du temps.