Entre le ciel et l’enfer a le potentiel pour être remaké par Spike Lee. Il a la matière suffisante pour se l’approprier et y amener quelque chose.
Malheureusement — et le film semble en être conscient — Spike Lee n’a plus “le truc” : il a vieilli et s’est embourgeoisé, à l’instar du personnage de Denzel Washington.
La mise en scène semble toujours être à distance de l’émotion.
Quant au changement de contexte par rapport au film original, il n’apporte rien et n’est même pas exploité.
Même l’intrigue policière ne fonctionne pas. Là où, dans le film de Kurosawa, elle n’était jamais remise en question parce que chaque détail était parfaitement écrit, c’est tout l’inverse dans ce remake : l’enquête paraît vraiment brouillonne et manque d’écriture pour ne pas être remise en question.
La deuxième partie se détache de l’aspect remake pour pleinement entrer dans la spécificité de ce nouveau film, mais c’est déjà trop tard, et cela ne vole pas bien haut.
Tourné en numérique avec la fameuse Arri Alexa, Highwest 2 lowest utilise tout un procédé pour recréer artificiellement l’aspect pellicule : grain de l’image, lumière, textures, couleurs…
C’est plutôt bien fait — on pourrait s’y laisser prendre — mais la photographie reste plate et laisse à penser : pourquoi recréer un rendu que l’on pourrait avoir directement ? L’image n’en aurait été que meilleure.
Reste un film réalisé platement et écrit paresseusement, ne proposant qu’une relecture superficielle du film original et rien d’exploité dans son nouveau contexte.
Vraiment pas terrible.