Ethan Coen s’est aventuré en solo dans les contrées d’Albuquerque pour nous livrer Honey Don’t!, un film qui oscille entre comédie noire et enquête décalée. Le résultat est assez mitigé : on a l’impression d’être devant un TP rendu par un Tarantino en deuxième année de master audiovisuel, porté par une ambiance jaune et légèrement désaturée… mais avec un peu plus de sueur la prochaine fois svp parce que là c'est trop propre.
Le film hésite en permanence entre l'intrigue principale et des moments de débauche bien trop insistants pour réellement servir le récit. On pourra tout de même apprécier ces scènes de rapprochement physique grâce à deux magnifiques actrices, ou encore un prêtre dévergondé incarné par un Chris Evans bien en forme. Même si le casting est intéressant, il reste inégal : Margaret Qualley est un peu monolithique, Aubrey Plaza apparaît comme un ressort scénaristique raté, et Chris Evans cabotine. Cela peut amuser, mais donne surtout envie d’imaginer Sam Rockwell à sa place.
Le film ne brille pas vraiment par son scénario et, sans ces petites scènes « pimentées », il serait sans doute franchement ennuyeux. Au final, Honey Don’t! ressemble à un projet de transition, ou à un script de fond de tiroir qu’Ethan Coen a voulu sortir coûte que coûte. Un film qui mérite tout juste la moyenne, sans être exceptionnel.