La réponse russe à la réponse allemande à la réponse indienne à Rambo.
Dans le petit milieu du film d'action de secondes zone réapparaissent toujours les dix mêmes impératifs :
- armes
- fille(s)/seins
- sang
- morts
- un méchant stéréotypé au style improbable
- un sidekick du méchant, presque tout aussi timbré et déviant
- un groupe autochtone quelconque
- flammes
- explosions
- explosions
- explosions
Direction donc le pays de la vodka pour découvrir une petite production du genre de celles qui finissent en second time sur une chaine satellite, et où un héro plus rêche qu'un paillasson "Welcome" ancien soldat d'élite avec un je ne sais quoi de Hugh Jackman devra en gros s'enfoncer dans la taïga accompagné d'une gratte-papier aux appâts généreux et quasiment aussi gourde qu'une héroïne de ciné des années 90.
Là où ce "Hunting Piranha" tire son épingle du jeu c'est dans sa générosité toute relative à ce type de productions, que ce soit dans son énumération touchante en l'absence de toute subtilité de l'ensemble des points du film d'action, que dans les tentatives médiocres d'imposer un rythme ou un temps soit peu de tenue à tout ça.
Ce film est comme le burger dégueu acheté au restau rapide mais que tu trouves bon à cause de tout le sucre qui y est mis dedans : c'est édulcoré, bas du front, complètement caricatural et les acteurs y vont à fond dans le mauvais jeu avec une mention spéciale au super méchant qui cabotine tel un Nicolas Cage au rabais dont je n'ai pas su s'il s'amusait vraiment ou s'il n'en avait plus rien à faire, peut-être un peu des deux.
C'est profond et poétique comme un téléfilm allemand qui tomberait le jeudi après-midi et dont tu n'aurais jamais pu imaginer qu'après toutes ces années il soit toujours diffusé, beau comme une poésie composée sous emprise de l'alcool juste avant l'envie de gerber, fin comme la queue de la pelle que tu aurais retrouvé à coté de ton lit.
Au final le héro est une sorte de mélange étrange entre un Rambo du pauvre, un McGuyver du très pauvre, et Neo de Matrix, le tout accompagné d'une belle couche de stupidité et d'une stupidité dont je ne saurais faire l'étalage ici sans tomber dans l'indécence.
Et ça, c'est beau.