Il est dorénavant fréquent que le Grand Prix du festival de Gérardmer ne passe par la case salle, ce qui en dit d'ailleurs beaucoup sur la manière dont est perçu le cinéma de genre en France, pays où Avoriaz était mondialement connu et où des Mad Movies et Starfix cartonnaient dans les kiosques.
C'est donc sur la plateforme Insomnia, tout comme le prix du public "Oddity", qu'il faut se rendre pour découvrir ce premier long canadien. Et selon moi les deux films auraient eu leur place au cinoche, en particulier ce "In a Violent Nature" qui est à la fois un slasher ultra-référencé et un produit totalement à part dans ce qu'il propose en terme d'emballage. Je loue le jury d'avoir su apprécier un film qui semble si éloigné des goûts du moment, avec son absence de musique, son rythme lent, son regard quasiment contemplatif posé sur la nature. Et j'ai adoré la façon dont le dénommé Chris Nash semble se foutre du scénario, comme si celui-ci était une charge et qu'il fallait s'en débarrasser pour s'occuper de ce qui intéresse le réal : la mise en scène de meurtres assez inventifs et bien dégueulasses.
Un objet singulier, et une vraie proposition de cinéma dans un genre qui n'en propose pas souvent suffisamment.