9 ans d'attente pour ça ? Une troisième opus très moyen qui fait (encore) descendre la saga.

Ma vidéo critique sur la trilogie Insaisissables

9 ans, il aura fallu attendre 9 ans avant qu’Insaisissables 3 nous offre enfin la suite qu’on attendait. Sachant que la plupart des fans sont passé à autre chose depuis le 2 qui n’avait pas fait grande sensation lors de sa sortie, autant dire que ce nouvel opus n’allait pas forcément attirer les foudres. Certes, Insaisissables a tout de même une certaine communauté mais l’attente fut peut-être trop longue cette fois, surtout quand on voit le réalisateur qu’ils ont choisi pour faire ce dernier opus. Pas de retour de Louis Leterrier ou de Jon M. Chu (occupé avec Wicked for Good) et bonjour à Ruben Fleischer, le réalisateur yesman qui nous a offert le premier (horrible) Venom et le (dispensable et raté) Uncharted. Et donc, maintenant que c’est lui qui est à la réalisation et de ce nouvel opus d’Insaisissables, est-ce que ça vaut le coup ? Bof. En vérité, c’est terriblement moyennasse car il y a quelques bons points mais il y a aussi pas mal de choses à redire. Ce qui est sûr, c’est que c’est assurément le plus mauvais de la saga (pour l’instant).

Positif

• Daniel Atlas (Jesse Eisenberg) est un ancien Cavalier qui a été chargé de se rendre près des nouveaux magiciens de la part de l’œil afin de les aider. Il n’y a pas grand-chose à en dire mais il est vrai que ça fait plaisir de revoir notre expert des cartes.
• Jack Wilder (Dave Franco) est aussi un ancien Cavalier qui faisait sa vie tranquille jusqu’à ce que l’œil lui demande d’aider Daniel. Comme pour Daniel, pas de réel intérêt en soi mais ça fait plaisir de le revoir également.
• Merritt McKinney (Woody Harrelson) est un mentaliste et un hypnotiseur contacté par l’œil pour cette affaire. Comme pour les autres, un plaisir de le revoir même si c’est scénaristiquement injustifié.
• Henley Reeves (Isla Fisher) est une experte des transformations et des échappées spectaculaires qui retrouve les Cavaliers sous la demande de l’œil. Étrange de le revoir alors que l’œil a accepté son départ dans le précédent opus mais un plaisir pour les spectateurs de le revoir.
• Charlie (Justice Smith) est un jeune homme très ingénieux et passionné par la magie, notamment avec nos Cavaliers qui l’ont toujours inspiré. Il est plutôt attachant dans sa personnalité malgré qu’il ne soit pas un expert dans l’Exécution des tours.
• June (Ariana Greenblatt) est l’amie de Charlie et sa colocataire, avec Bosco, ils forment un trio pour survivre et se servent de la magie pour arnaquer les gros entrepreneurs et faire la justice. Elle, elle est surtout agile de ses mains et une bonne crocheteuse de serrure.

• Le long-métrage démarre par un numéro des Cavaliers qui reviennent sur scène mais sont en fait une contrefaçon faite par une petite bande d’arnaqueurs qui ont fait payé un riche détestable. Bon, c’est pas mal en vrai. On est pris dans l’illusion comme tout le public et on a envie d’en savoir plus sur eux, surtout quand les vrais Cavaliers sauront qu’ils utilisent leur image.

• Le jeu d’acteur est bon. Rien de grandiose mais la majorité des acteurs et actrices de ce long-métrage arrivent à convaincre sans difficulté. Vraiment, nous sommes face à des personnes qui prennent plaisir à jouer leur personnage et ça se ressent.

• Le coté magie est encore présent et assez réussi. La plupart des tours sont réellement convaincants et on se fait avoir en étant surpris. C’est le moins efficace des trois mais il reste tout de même satisfaisant de ce coté là.

• Mine de rien, il y a un assez bon casting dans ce long-métrage. Que ce soient nos Cavaliers (dont le retour d’Isla Fisher qui est réellement un grand plaisir) ou nos nouveaux venus, le casting est plutôt plaisant.

• La fin est correcte. Disons que c’est une assez bonne manière de conclure et de vouloir teaser une suite comme ils l’ont fait par le passé. Enfin, ce n’est pas dit que la suite va attirer mais le final reste correct.

• Rien à redire sur les décors. Quel que soit le lieu qu’on voit à l’écran, on arrive à être convaincu par la vraisemblance du lieu, preuve que les décors sont réellement de bonne facture.

• Il est vrai qu’on a des bonnes surprises lors du premier visionnage. C’est un détail mais c’est une bonne chose de nous surprendre, surtout lors du moment final et des vraies révélations.

• Question costumes, ça s’en sort bien. C’est assez évident mais les costumes sont corrects, convaincants et ils définissent assez bien chacun des personnages et leur personnalité.

• La majorité des musiques s’en sortent bien. En dehors d’une ou deux (dont une de Lady Gaga), la plupart des musiques sont réellement de bonne facture ici.

Négatif

• Veronika Vanderberg (Rosamund Pike) est une riche entrepreneuse qui exploite des diamants en Afrique du Sud et est prête à tout pour garder le contrôle de l’entreprise et pour récupérer le plus gros diamant du monde que les Cavaliers lui ont volé. Le problème, c’est que malgré qu’elle soit jouée par une actrice de talent qui fait de son mieux, c’est l’antagoniste la plus plate qu’on ait eu. Sérieusement, elle a beau menacer ses hommes et être imbue d’elle-même, ça ne suffit pas à la rendre réellement dangereuse et menaçante, encore moins pendant la seule scène où elle croit avoir l’avantage sur les Cavaliers. Navré mais Walter était un meilleur antagoniste qu’elle, et pourtant ses motivations principales décevaient quand on les apprenait mais elles étaient compréhensibles. Là, c’est une femme horrible avec un passé horrible qui se veut menaçante mais ne l’est jamais.

• Si on doit parler du seul personnage énervant de notre groupe, ou du moins le moins intéressant, c’est Bosco (Dominic Sessa). Bosco est un jeune homme qui a des talents d’acteur qu’il utilise maintenant pour suivre ses amis et arnaquer les gens. Pourquoi pas, le seul problème est que son coté provocateur le rend insupportable. A aucune moment, on arrive réellement à s’attacher à lui, même quand il veut défier Daniel en lui prouvant qu’il est meilleur que lui, on s’en fout. Vraiment, de tout le groupe, c’est le seul qui est difficile à supporter. Et pourtant, c’est le seul qui évolue réellement dans ce long-métrage par rapport aux autres...

• Parlons de Thaddeus, comment avez-vous fait pour passer d’un personnage intriguant et surprenant à un personnage inutile ici ? Non mais vraiment, il se ramène en cameo comme ça sans que ça serve à quoi que ce soit et quand on voit comment il finit, il valait mieux ne pas le ramener. Même sa nouvelle VF est un peu difficile mais comme Benoît Allemane est mort, on allait pas remettre sa voix en IA sur Morgan Freeman). Enfin, dommage qu’un personnage de ce genre devienne inutile dans cet opus.

• Et si on parlait d’une scène réellement inutile ? La scène de la compétition de magie. Alors que Boscow et Daniel se provoquent et commencent leur tour, on a tout le monde qui s’en mêle et fait son propre tour, mais pourquoi ? A quoi sert cette scène ? Surtout quand la priorité est de résoudre l’énigme de l’endroit afin de savoir quoi faire et ou aller, c’est honteux une scène comme ça. On s’en fiche de savoir qui fait le meilleur tour de magie, ce n’est pas la priorité du moment.

• Petite question pertinente, pourquoi Henley est heureuse de revoir Thaddeus ? Non parce que, Daniel, Merritt et Jack d’accord mais Henley était absente dans le 2 alors pourquoi elle a l’air heureuse de le revoir alors que la dernière qu’ils se sont vus, il voulait démasquer les Cavaliers ? Cette incohérence est légère, mais tout de même.

• Et bien, la mise en scène est nulle. On le savait déjà par avance mais Ruben Fleischer ne sait pas faire de mise en scène. On reparlera des moments d’action mais même les moments calmes sont filmés de manière classique sans identité, c’est réellement décevant mais on savait à quoi s’attendre aussi.

• Formule Ruben Fleischer oblige, on a des scènes d’humour réellement lourdes et dispensables qui ne nous font pas rire. Le précédent en avait aussi mais c’était surtout lié à Lula et à sa personnalité, là on parle de tout le long-métrage qui se sent obligé de faire des blagues inutiles.

• Les moments d’action sont nuls. Malgré des tentatives pas inintéressantes, la mise en scène de ces moments ne fonctionne jamais. Elle ne raconte rien et elle n’est même pas plaisante dans la manière dont c’est fait. Aucun des trois opus n’aura eu une bonne mise en scène pour l’action.

• Les personnages n’ont pas d’évolution. Vraiment, qu’on suive nos Cavaliers ou les nouveaux venus, on a pas de réelle évolution à travers un seul des personnages de ce long-métrage (dans les attachants en tout cas), c’est regrettable.

• L’émotion ne marche jamais. Aucune scène n’est réellement touchante ou ne nous fait réellement de l’effet. On est un petit peu attaché aux personnages mais pas assez pour s’impliquer émotionnellement avec eux.

• La tension est assez nulle. Malgré les tentatives et le fait que les Cavaliers sont, pour une fois, dans un tour qu’ils ne contrôlent pas, la tension ne marche pas.

Au final, Insaisissables 3 est une suite qui a mis trop de temps à arriver pour nous donner un constat très moyen. Il y avait probablement des bonnes intentions derrière ce long-métrage mais les bonnes intentions ne suffisent pas pour faire un bon long-métrage. On a beau avoir le retour de nos Cavaliers avec quelques nouveaux intéressants, des tours de magie pas trop mal avec de l’inattendu qui fonctionne dans des beaux décors avec des bonnes musiques, ça ne suffit pas. L’humour est lourd, la tension est inexistante, certains personnages sont réellement critiquables et la mise en scène est nulle (surtout dans l’action). Enfin, ce troisième opus descend encore un peu le niveau de la saga et c’est réellement regrettable. Sachant qu’ils veulent prévoir un 4, espérons que ce soit avec un magicien plus redoutable que nos Cavaliers en antagoniste et avec un meilleur réalisateur. Enfin, ça c’est pour ceux qui veulent encore y croire après ce troisième opus. En attendant, il fait revoir le 2 un peu à la hausse, c'est déjà ça.