Fish technique


Y a des fois, on est pas (ou peu) payé en retour de ses efforts.
Opérant ma traditionnelle sélection du mardi, mon regard se porte sur ce "jours de pêche en Patagonie", à priori assez peu sexy.
Je remarque deux trois bonnes critiques sur la jaquette (hop, dans ma liste de quote), je m'avise qu'il s'agit du réalisateur de "Bombón el Perro", je considère la promesse d'un dépaysement… allez, on se laisse tenter.
Et puis les deux premières critiques de SC qui me tombent sous l’œil sont déprimantes: la première déplore l'absence de paysage qui montre clairement où se situe l'action. La deuxième condamne le manque de scènes de pêche.
Ça valait bien le coup, tiens !


La flore en panier


La première leçon de tout ça est que les critiques de SC sont parfois aussi fiables que les inserts de la jaquette. On VOIT bien la Patagonie (même si ça aurait pu être plus flagrant) et on VOIT une scène de pêche (si si techniquement, y a une séquence vidéo sur le sujet). On en apprend plein sur l'équipement (le moulinet, les bottes, qu'il ne faut oublier de mettre). Dont acte.


Le bout du chemin quand t'es bonne pâte: agonie


Carlos Sorin se fait donc le chantre du minimaliste, des personnages mutiques et effacés, de situations ou la justesse le dispute à la sobriété. Ce nouveau film ne déroge donc pas à sa règle. Reste à savoir si les enjeux dramatiques seront à la hauteur de la forme, mélange curieux de douce chaleur et distance pudique.


Une grande "presque" romanesque.


Jour de pêche, c'est l'histoire d'une presque vie. Marco Tucci, son personnage principal, à presque vécu. Il a presque été chanteur dans sa jeunesse, a presque failli mourir d'alcoolisme, et a presque raté sa vie d'employé modèle d'une société voué à disparaitre avec internet. Il tente de retrouver sa fille qui n'a plus voulu avoir de ses nouvelles depuis des années et parvient presque à renouer les fils à la suite d'un malaise qui était presque grave.


A l'instar du film, une vie toujours à la frontière de ce qui aurait pu être, mais pas forcément totalement sans profondeur ni intérêt. Un charme diaphane et constant opère tout le long du film, qui nous permet presque d'y plonger avec délectation, certains éléments, comme une musique un poil trop académique, nous tenant cependant à une distance nous maintenant dans un état ressemblant terriblement au film.


Presque un grand film.

Créée

le 9 mai 2013

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guyness

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