On en a gros...

En 2007, dans le très bon documentaire Suck My Geek, A.Astier déclarait à fort juste titre que la meilleure épreuve pour un scénario, c'était de le soumettre à une table de rôlistes. Et que la plupart des scénarios de films fantastiques étaient loin d'atteindre le niveau narratif des campagnes de JdR sur table.

Dommage qu'il ne se soit pas appliqué cette réflexion à lui même pour Kaamelott. Le premier film était déjà en dessous des attentes, celui-ci s'enfonce dans le n'importe quoi, l'ennui, le fan-service et le non-sens.

Au final, on assiste à la fuite en avant d'Astier qui se fout complétement de raconter quoi que ce soit de cohérent. Son sujet, ce sont ses doutes, ses traumas personnels, ses peurs... comme si il convoquait les spectateurs pour une interminable séance de psychanalyse brouillonne sans la moindre subtilité. Pourtant, il avait déjà tout raconté, avec une force et une justesse phénoménale dans lépisode Pupi (saison 2). Tout est là, dans ces quelques minutes hallucinantes de profondeur.

Depuis, Astier ressasse les mêmes rengaines dépressives et les empile à un tel point qu'elles ont fini par ruiner toute la richesse de Kaamelott. Les personnages sont devenus plats et caricaturaux, uniquement là pour servir le metteur en scène qui tourne en rond. Les dialogues sonnent creux, l'histoire n'a aucun intérêt, même la musique est pénible... et certaines scènes deviennent gênantes, et sérieusement, les "acteurs" de la famille, c'est mignon de faire jouer ses gamins mais c'est du niveau du spectacle de fin d'année de l'école primaire.

Astier aurait besoin de plus de Franck Pitiot pour oser lui dire que ses films sont probablement très personnels mais que, narrativement, c'est mauvais.

Astier dit que les gens qui n'aiment pas les films ne l'aiment pas. C'est assez faux... c'est peut-être l'inverse, Astier n'aime finalement plus ses fans et à décidé de leur imposer ces supercheries sans queue ni tête.

Un énorme gâchis, un cas d'école de l'artiste qui décide de tuer sa propre création pour espérer lui survivre...