Quatre années après un premier volet un peu maladroit et gueulard, mais restant malgré tout sur ses appuis et distillant de très bons moments, Alexandre Astier revient, et il n'est pas là pour déconner : deux parties de plus de 2h pour son Deuxième Volet.
Le Roi est revenu, le Roi est toujours aussi apathique, mais la Table Ronde est de retour. Que faire pour relancer la machine dans un royaume détruit ? Des quêtes pardi !
Voilà, vous avez un résumé de cette première partie.
[Zone à spoils]
Astier a donc pris le parti de nous narrer les aventures de plusieurs groupes de chevaliers/personnages, à divers endroits du monde connu, pour divers objectifs.
On peut remarquer l'intérêt de la chose : il paraît plus facile de conserver le format saynètes quand plusieurs histoires assez différentes sont racontées. Néanmoins, cela pose un certain nombre de soucis que ce film n'est pas en mesure de corriger, notamment les enchaînements entre les différentes saynètes : parfois abrupts, parfois parfaitement incompréhensibles d'un point de vue temporalité (la fin est, à ce titre, totalement absurde), il est rare d'y trouver le naturel nécessaire pour un film "homogène".
On pardonnerait volontiers ce problème de rythme si les histoires racontées en valaient réellement la peine, mais là encore, hélas, il y a clairement à boire et à manger. Mais ce coup-ci, cela ne vient pas des histoires en elles-mêmes (très "kaamelottiennes") mais plutôt de ceux (et celles) qui tentent de les porter.
Sans grande surprise, les petits jeunes sont ceux qui s'en sortent le plus mal : diction pas naturelle, surjeu parfois gênant, ce qui rend leurs aventures assez médiocres, alors qu'il y avait de quoi faire mieux. Allez, on sauvera de ce naufrage Moguiz, qui compose correctement un personnage plus posé et subtil que ses petits camarades.
C'est d'autant plus frustrant qu'avec des acteurs plus expérimentés, cela se passe étonnament mieux.
Le trio Mage/Enchanteur/Druide fonctionne très bien et aurait mérité davantage de temps d'écran, par exemple. On pourrait également parler de l'équipe Karadoc qui gueule beaucoup mais qui met aussi beaucoup de cœur à l'ouvrage. Enfin, le trio d'espions est inégal (Redouane Bougheraba n'a pas un rôle adapté) mais propose une aventure sympa.
Allez, un bon point aussi pour Haroun, tout en calme dans la tempête de gueulards, ça marche bien.
Après, on voit du pays et les dialogues sont comme à l'accoutumée bien ciselés, ce qui fait qu'au final, même si ça gueule quand même beaucoup (parfois sans raison), tout cela se laisse suivre malgré le côté abrupt de la fin.
Reste le cas des personnages principaux, qui font un surplace qui confine parfois au ridicule, bien que l'on devine que quelque chose de gros se trame pour la suite.
Lancelot complètement cramé de la cafetière + Méléagant totalement inutile = un démon majeur invoqué et une arme maudite gagnée. Je ne suis pas sûr d'avoir totalement saisi le message (les dieux s'amusent ou bien ?), mais ok, on verra pour la suite.
Et l'absence à l'écran de Perceval ne se sent absolument pas. Il y a déjà beaucoup de personnages à l'écran, le Perceval du Premier Volet (qui gueule quand même souvent) aurait clairement été de trop.
On finira par un bon point sur la réalisation : beaux paysages, musique inégale certes mais sachant souvent appuyer au bon endroit, costumes cohérents avec le Premier Volet, quelques plans où les acteurs font ENFIN autre chose que se tenir comme des plots dans une zone de travaux.
Au final, le moment passé est plutôt agréable, mais je me demande quand même comment il sera possible de raccrocher tous les wagons ensemble. La deuxième partie est attendue au tournant...