La première partie du retour du Roi à Kaamelott. Une première partie très réussie mais pas parfaite.

Ma critique vidéo sur Kaamelott: Premier volet


Kaamelott est une série adorée par une très grande communauté de fans, moi y compris. Après avoir co-réalisé deux excellents long-métrages d'animation sur Asterix avec Louis Clichy (Asterix et le domaine des dieux et Asterix et le secret de la potion magique), Alexandre Astier décide de retourner dans l'univers de sa série avec une trilogie de films qui conclura la saga. L'annonce d'un long-métrage sur Kaamelott avait de quoi attirer les foules dans les cinémas, comment y résister ? Malgré la sortie décalée à cause du confinement, il a enfin pu sortir dans nos salles ! Est-ce que ce long-métrage a été à la hauteur de mes attentes ? Oui et non. D'un coté, j'ai beaucoup aimé ce long-métrage et tout le travail qui a été fait sur cette première partie, mais de l'autre, j'ai le sentiment qu'on a perdu un petit quelque chose par rapport à la série.
Attention, je tiens à préciser qu'à l'heure où j'écris cette critique, je n'ai pas vu toute la série Kaamelott, je n'ai fait que voir quelques épisodes de chaque livre. Je compte bien rattraper cette erreur mais, en attendant, ça ne m'a pas empêché de regarder ce long-métrage que j'attendais.



Positif




  • Arthur Pendragon (Alexandre Astier) est l'ancien roi de Bretagne et il préfère fuir le trône plutôt que d'y retourner comme beaucoup le souhaiterait. Il semble avoir quelques secrets dont il ne souhaite pas parler avec ses compagnons mais son coté renfermé se comprend. Après, on est assez intrigué sur le pourquoi il ne veut pas redevenir le roi de Bretagne, peut-être que c'est dû à ce qui s'est passé dans son enfance. En tout cas, Arthur est assez intriguant dans ce long-métrage et il nous donne envie de savoir pourquoi il ne souhaite pas redevenir le roi que tout le monde attend.
    Perceval de Galles (Franck Pitiot) et Karadoc de Vannes (Jean-Christophe Hembert) sont les leaders de la Résistance et ils font de leur mieux pour la gérer malgré leur bêtise et en espérant que leur roi Arthur revienne pour les aider. Ce sont des bouffons drôles mais qui essayent réellement de faire quelque chose de bien.
    Guenièvre (Anne Girouard) est la femme d'Arthur et l'ancienne reine de Bretagne. C'est une femme enfermée dans une tour qui reçoit souvent les avances de Lancelot du Lac mais qu'elle refuse continuellement malgré ses offres intéressantes. Comme quoi, on la prend pour une débile et/ou une folle mais Guenièvre a beau être cruche, elle sait à quel homme il ne faut pas céder aux avances. Et malgré sa bêtise, c'est une femme qui a quelques moments qui la rendent attachante tout en restant très drôle.
    Léodagan (Lionnel Astier) est le beau-père d'Arthur et il a arrêté de croire à la Résistance et au retour de son beau-fils sur le trône depuis un long moment. Mais, quand il voit que l'espoir revient dans les troupes avec certaines personnes et certains événements, il commence à retrouver foi en la résistance. C'est un personnage compréhensible dans le fait de ne plus y croire et finir par y croire à nouveau grâce à certains évènements.
    Merlin (Jacques Chambon) est un magicien qui a aussi choisi de rejoindre la résistance et qui galère pas mal avec des imbéciles à ses cotés. Malgré ça, il tient bon et il arrive à se rendre souvent utile avec sa magie pour sortir ses alliés de certaines situations.
    Le duc d'Aquitaine (Alain Chabat) est un ami d'Arthur qui cherche à le faire retourner sur le trône de Bretagne. C'est un personnage assez drôle par sa naïveté d'enfant et ses tentatives pour ramener Arthur sur le Trône. Et puis, on sent que c'est un ami sur lequel Arthur peut compter quand il a des problèmes.
    Sa femme (Géraldine Nakache) est une femme qui essaye de ne pas se laisser marcher sur les pieds mais dont le mari ne le défend pas beaucoup quand elle se fait insulter. Elle a un certain tempérament et, malgré qu'elle ne soit pas très utile, elle est quand même assez drôle dans le peu de scènes où elle se trouve.
    Quarto (Clovis Cornillac) est un marchand d'esclaves qui recherche un de ses anciens esclaves afin d'en tirer un certain prix, surtout maintenant qu'il sait combien vaut cet ancien esclave dont certains parlent. On le voit peu mais il a un petit rôle à jouer pour démarrer l'histoire (mais ça on y reviendra en parlant de la mise en scène).


  • Lancelot du Lac (Thomas Cousseau) est le régent de Bretagne et il veille sur le peuple malgré qu'il le ruine et agisse comme un tyran. Son objectif principal est de retrouver Arthur afin qu'il puisse se débarrasser de lui et garder le pouvoir sur le royaume de Bretagnes. C'est un méchant principal qui fonctionne assez bien ici, il ne rêve que d'avoir le pouvoir mais c'est une raison valable vu l'époque à laquelle on se trouve.
    Venec (Loïc Varraut) est un mercenaire à la recherche d'Arthur pour le ramener à Lancelot du Lac vu qu'il a été payé pour ça. Il ne fait que son boulot de mercenaire et ça fonctionne assez bien.


  • Il y a quelques éléments de symbolisme qui fonctionnent bien dans ce long-métrage. Par exemple, on a la table ronde pour le roi Arthur qui est un espoir que ses alliés ne sont pas si débiles qui le pensent, Arthur pour le peuple de retrouver une vie meilleure que celle qu'ils ont maintenant ou même cette princesse des flash-backs d'Arthur qui sont liés à son traumatisme de ne pas vouloir tuer (voir même, de ne pas vouloir retourner sur le trône). Il y a aussi quelques éléments qui fonctionnent dans certaines scènes spécifiques, comme l'escalade de la tour par exemple. En tout cas, on peut dire que les symbolisme est efficace dans ce long-métrage.


  • Il y a peu d'évolutions de personnages mais il y en a et ce sont des évolutions assez intéressantes à suivre. Celui qui a une réelle évolution, c'est surtout Arthur par rapport à ses choix et à ses anciens alliés. Après, il y a Léodagan dans sa croyance en la résistance mais les évolutions sont assez discrète, voir inexistantes pour la majorité des personnages. Mais bon, il y avait tellement de personnages qu'il était difficile de faire autant d'évolutions, tout comme le fait que ce chapitre n'est que la première partie de l'histoire.


  • Il y a une intrigue secondaire qui fonctionne bien (et qui pourrait être lié à l'intrigue principale d'Arthur et son envie de ne pas retourner sur le trône), c'est par rapport aux flashbacks d'Arthur. En rencontrant la princesse Shedda, il a fini par tomber amoureux mais qui est réellement cette fille, et surtout, qu'est ce qui lie cette princesse au Arthur d'aujourd'hui et à sa mentalité ? Tant de questions qui arrivent à maintenir l'intrigue tout en apportant des réponses petit à petit.


  • Arthur Pendragon fuit le trône mais il a été retrouvé par ses anciens alliés et ceux-ci cherchent à ce qu'il récupère le trône de Bretagne. Mais Lancelot du Lac, le régent, n'a pas l'intention de le laisser faire, il compte bien le retrouver et l'empêcher de régner à nouveau sur la Bretagne. C'est une histoire assez intéressante à suivre par rapport aux évolutions de certains personnages et au comment ils vont s'y prendre pour récupérer le trône.


  • Concernant les références, elles sont assez discrètes dans l'ensemble mais il y en a une qui se reconnaît bien quand on fait attention. Le coup de Guenièvre enfermée dans une haute tour où un prétendant tente d'escalader la façade pour aller la chercher ne vous dit rien ? Réfléchissez et vous trouverez la référence facilement. En tout cas, ces petites références sont plutôt sympathiques quand on fait attention.


  • La relation entre Arthur et Guenièvre évolue d'une manière intéressante dans ce long-métrage. Là où on a toujours été habitué à les voir se chamailler et avec Arthur qui en avait marre d'elle, là on a une vraie relation qui se développe entre eux deux au fur et à mesure du long-métrage. C'est une assez belle relation à suivre d'ailleurs (même si leur relation dans la série reste plus drôle).


  • La mise en scène n'est pas aussi travaillée que dans les long-métrages Asterix sur lesquels Alexandre Astier a travaillé en tant que réalisateur mais, il faut admettre que la mise en scène de ce long-métrage est aussi travaillée. Honnêtement, on comprend bien ce qui se passe par la mise en scène de ce long-métrage sans que les dialogues aient besoin de tout nous expliquer.


  • Le long-métrage démarre par Lancelot du Lac à la recherche d'Arthur, l'ancien roi, avec plusieurs personnes à sa recherche en entendant parler de lui. C'est une introduction efficace qui nous donne envie d'en savoir plus sur ce qu'Arthur est devenu et que sont devenus tous les personnages depuis la fin du Livre VI.


  • TOUS les acteurs de ce long-métrage sont convaincants, même ceux dont on pourrait douter comme Christian Clavier qui a souvent tendance à se jouer lui-même maintenant, mais même lui s'en sort bien dans son rôle. Bref, on peut dire que le jeu d'acteur est toujours aussi bon de la part de tous les acteurs.


  • Les costumes sont toujours aussi beaux. En effet, chaque costume de ce long-métrage est travaillé et ça se voit bien. Tout n'est pas parfait mais la majorité des costumes sont de très bonne qualité tout en définissant bien les personnages, surtout Arthur et sa nouvelle tenue.


  • La fin fait un petit peu classique mais elle annonce quelque chose d'intéressant pour le prochain volet de Kaamelott. Cette fin fait un petit peu cliché mais c'est une fin qui marche et qui nous donne envie d'en voir plus dans le prochain opus après tout ce qui s'est passé.


  • On se demandait tous si on allait sentir la différence de budget entre ce long-métrage et la série et la réponse est oui. On voit bien que le budget a augmenté par rapport à la série et qu'ils sont su comment utiliser ce budget pour rendre le long-métrage plus travaillé.


  • En terme d'effets spéciaux, il y en a peu mais ils sont travaillés. Les différents effets spéciaux de ce long-métrage ne sont pas d'une qualité exceptionnelle mais ils offrent des moments bien convaincants sans tout miser sur le visuel.


  • Les musiques de ce long-métrage sont très belles. Franchement, ce sont des belles musiques à écouter mais ce sont aussi des musiques qui collent bien à ce qui se passe à l'image. Bref, sur les musiques, il n'y a rien à redire.


  • Un des points les plus réussis de la série était son humour et ce long-métrage est dans la même lignée. Il y a énormément de blagues drôles dans ce long-métrage, elles seront nombreuses à vous faire rire ou sourire.


  • Les décors de ce long-métrage sont magnifiques. Quand on regarde ce long-métrage, on peut voir que chaque décor a été très travaillé, tel qu'il soit.




Négatif




  • Si nous parlions d'un moment inutile de ce long-métrage, le Robobrol. Soyons clairs, le fait d'inventer un sport à mettre dans un long-métrage fonctionne quand il y a un enjeu. Mais ici, le Robobrol n'apporte rien à part essayer de nous faire rire, même si ils ont essayé de mettre un enjeu derrière. Dans le premier film Noob, le fluxball servait pour avancer dans la quête de Sparadrap et des autres (surtout dans le contexte d'un jeu-vidéo où il faut réussir une quête pour obtenir des infos et/ou des items). Par contre, le coup du Robobrol dans Kaamelott ne fonctionne pas et ça se voit. Cette scène est drôle, y compris dans sa conclusion, mais elle n'apporte pas grand intérêt. Il aurait peut-être mieux valu qu'on ne voit pas cette scène (malgré qu'elle soit une scène drôle).


  • Il faut avouer que le fan-service est légèrement abusé dans ce long-métrage. Certes, c'est une bonne chose mais il est vrai que certaines références étaient inutiles. Par exemple, la Dame du lac / la Fée Viviane (Audrey Fleurot) n'avait rien à faire ici. Certes, on apprend ce qu'elle est devenue depuis qu'Arthur a remis l'épée dans la pierre mais cela ne veut pas dire qu'elle apporte quoi que ce soit au long-métrage ou à son avancée. Espérons qu'elle aura un plus grand rôle à jouer dans le deuxième volet parce que là, on ne peut pas dire qu'elle ait réellement servi à quelque chose dans ce long-métrage. Après, c'est sympathique de retrouver Audrey Fleurot dans le rôle mais voir le personnage se rendre plus utile dans l'histoire aurait été plus intéressant.


  • On ne va pas dire que l'émotion de ce long-métrage est réussi. Certes, on est intrigué par Arthur et son passé ainsi que par la majorité des personnages de ce long-métrage mais on n'est pas réellement touché par ce qu'on voit. Après, le passé d'Arthur avec cette mystérieuse princesse aurait pu être émotionnellement touchant mais ces scènes n'arrivent jamais à nous impacter fortement, juste à nous intriguer. Après, nous aurons peut-être plus d'émotion dans la suite mais ça n'empêche qu'il n'y en a pas ici.


  • Un détail qui n'est pas dramatique mais qui est assez étrange, pourquoi les textes des différents lieux où se trouvent nos personnages mettent autant de temps à s'afficher ? En soi, ce n'est pas grave mais on est tellement habitué à ce que le texte du lieu s'affiche tout de suite quand on y est que ça en devient étrange dans ce long-métrage. Mais bon, ce détail n'est pas dramatique, juste dérangeant.


  • Faut-il avoir vu la série pour comprendre ? Peut-être pour reconnaître les différents personnages et comprendre qui ils sont. Ce n'est pas un grosse nécessité ou une obligation pour tout comprendre de ce long-métrage. Mais bon, on sent qu'il faut quand même voir la série pour connaître tous les personnages présents dans ce long-métrage.



!!! PARTIE SPOIL !!!


Certains ont reproché à l'action de ne pas être excellente. Il est vrai que le montage et que la mise en scène des quelques scènes d'action sont un peu bizarres. Mais le fait qu'il y en ai peu n'est pas si problématique que ça. Certes, il y a des problèmes mais le fait qu'il y en ai si peu ne rend pas le problème si grave, surtout que ce n'est pas l'action qui va nous attirer le plus pour ce long-métrage de Kaamelott, c'est l'humour qui nous attirera. Mais, il est totalement compréhensible que certains n'aiment pas les scènes d'action, même si, personnellement, je n'ai eu aucun vrai problème avec elles.


Soyons clairs, si il faut revenir sur le Robobrol, c'est parce qu'il y a plusieurs choses à dire. Déjà, qui a compris quelque chose aux règles qu'a expliqué Perceval ? Sincèrement, même en relisant les règles sur allocine, le jeu est toujours incompréhensible. Certains disent que les jeux de cartes sont compliqués (surtout Yu-Gi-Oh!) mais vous comprendrez sûrement mieux les règles de Yu-Gi-Oh que les règles du Robobrol.


Le fait qu'Arhur épargne Lancelot du Lac est lié à son traumatisme du passé. Dans le passé, il a tué une femme avec sa lance, ça l'a traumatisé à vie et c'est ce qui fait qu'il ne veut plus tuer, chose compréhensible. Même si il a fait ça pour sauver une fille qu'il aimait (probablement morte de maladie ou de blessures mortelles d'ailleurs), ça reste un traumatisme difficile à surmonter de tuer quelqu'un.


Au final, ce long-métrage de Kaamelott a beau être en dessous de la série, ça reste un long-métrage très travaillé qui valait la peine d'attendre (même si c'était difficile). On ne va pas dire que c'est le meilleur film d'Alexandre Astier mais, comme avec d'autres long-métrages qu'il a réalisé, on sent qu'il l'a fait avec passion. On a une mise en scène travaillée, une histoire intéressante, un très bon humour, des acteurs et actrices très investis et des costumes de très bonne qualité dans un superbe univers. Après, il est vrai qu'il y a un peu de fan-service légèrement abusé (surtout si l'histoire se veut en trois parties), qu'on ne ressent pas beaucoup d'émotion et qu'il faut avoir vu la série pour reconnaître tout le monde. Malgré ça, ça reste un très bon long-métrage qui valait la peine d'attendre et qu'il est fortement conseillé d'aller voir au cinéma (surtout si vous êtes fans de la série de base). Personnellement, j'ai beaucoup apprécié ce long-métrage et j'ai hâte de le revoir à nouveau à l'avenir.

FloYuki
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le 6 août 2021

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