Un exploit !
Réussir à me faire aimer un film japonais de 1966 qui traite des amours d'une infirmière pendant la deuxième guerre mondiale, mélangeant allègrement scènes quasi gore et érotisme sous-jacent était une gageure. Mais prenant mon courage à deux mains et ma télécommande dans l'autre, je faisais confiance à mes deux-trois éclaireurs et (euses) exaltés et plongeais dans l'aventure.

Un exploit !
Pourtant, dieu (non Soci, je ne mets pas de majuscules) sait que certaines scènes étaient casse-gueule ! Sans un parfait équilibre dans la mise en scène, sans des dialogues épurés et justes, sans une interprétation parfaite, sans un sens précis du récit, certaines scènes pouvaient se révéler ridicules, grotesques, ou d'un mauvais goût total. Il n'en est rien.

Un exploit !
c'est bien sûr le personnage de Nishi, jeune femme de 24 ans irradiant la pellicule de sa présence incandescente, qui illumine le récit. Un mélange de candeur, de détermination, de tolérance (il faut la voir accepter ce qui pourrait être le pire pour sauver son violeur) et d'empathie. Ayako Wakao muse du réalisateur (semble-t-il) tient la un rôle d'une rare force et le moins qu'on puisse dire est qu'elle a parfaitement les épaules pour tenir le rôle. Les hanches aussi. Ainsi que le bas des reins.
Mince ! Il faut que je me reprenne, je tourne au troufion japonais concupiscent.

Un exploit !
Entendre des choses telles que "les transfusions sont réservées au militaires à partir du grade de colonel" ou "en temps de guerre, il faut ne penser qu'a soi, autrement la vie est impossible !" est saisissant quant ils sont prononcés avec une telle ferveur.

Un film de guerre gore, un film d'amour poignant, un film sensuel mais pudique...
Un exploit je vous dis !
guyness

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