L'Empire
5.8
L'Empire

Film de Bruno Dumont (2024)

Une odyssée SF chez les ch’tis, qui oscille entre la farce burlesque et le foutage de gueule.

Imaginez un space-opera façon Star Wars mais tourné dans… les Hauts-de-France.

Bruno Dumont réalise ici une oeuvre très singulière qui oscille entre la farce burlesque et le foutage de gueule. Un exercice auquel s’était déjà attelé Mel Brooks il y a presque 40 ans avec plus ou moins de réussite (La Folle Histoire de l'espace - 1987). Cette fois-ci, on ne sait jamais s’il faut prendre ça au sérieux ou en rire, quitte à se moquer pendant toute la durée du film de l’amateurisme d’une grande partie de sa distribution.

C’est bien ça le souci majeur du film et le réalisateur en joue énormément, c’est le fait d’avoir voulu mettre à la fois des acteurs professionnels et amateurs. Ces derniers jouent comme des branques et c’est d’ailleurs ce qui fait rire les spectateurs dans la salle. Mais c’est aussi ça qui en devient gênant, voire malaisant, faut-il rire de ses acteurs ou s’en moquer ? L’absence de direction artistique et cette diction si particulière (et rare au cinéma) décrédibilise complètement son oeuvre. Quand certains jouent comme des pieds, d’autres surjouent à fond, quitte à en faire des caisses jusqu’à l’overdose.

L'Empire (2023) mélange tout un tas de choses, comme si le réalisateur s’était donné pour mission d’y mettre tout ce qu’il lui passe par la tête. Un combat de sabres laser mollasson, la Sainte Chapelle et le Palais de Caserte en guise de vaisseaux spatiaux, des gendarmes nigauds (que l'on avait déjà pu voir dans P'tit Quinquin - 2014), des méchants tout droit sorti de la fashion-week, des ch’tis confrontés à la guéguerre que mènent les “0” et les “1” (vous n’y comprenez rien ? c’est normal) et un méchant qui fait son one-man-show.

L'Empire (2023) c’est tout ça à la fois, une odyssée SF et naturaliste qui nous offre de très beaux plans de la côte d’Opale (et des effets visuels réussis) et un space-opera déluré et abrutissant, dont une grande partie des acteurs dirigés à l’oreillette donnent l’impression de constamment jouer en étant bourrés. Heureusement, on peut compter sur Lyna Khoudri & Anamaria Vartolomei (L'Événement - 2021) pour sauver les meubles, leurs interprétations parviennent à se démarquer du marasme ambiant.

http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger

RENGER
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le 4 mars 2024

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