Télérama ( ´･･)ﾉ1vs5☆(._.`)

Préparez-vous à une heure et demi de larmes. De rire.

Vous savez comment parfois on achète un livre au hasard, parce que le résumé à l'air intéressant et les premières pages correctes? Et puis on le lit, et c'est vraiment, vraiment nul, donc le livre repart au bouquiniste et on l'oublie? Pour le racheter quelques années plus tard par accident sur les même bases, avant de rentrer dans le texte, d'avoir un flashback et de se rendre compte qu'on connaît déjà cette daube? C'est ce que j'ai fait avec ce film, à deux festivals.

Mesurez l'honnêteté de ces mots: ce film. est le meilleur. PIRE documentaire. que j'ai jamais vu. Le meilleur du mauvais, pas l'inverse. À mon premier visionnage je pouffais de rire discrètement, en espérant une amélioration qui ne venait pas mais pire encore, s'éloignait à vue d'œil. Au second je pleurais de rire ouvertement dans la salle. Et à la sortie en entendant certains spectateurs s'exclamer à quel point le film était bon! et intelligent! et inventif! Morte.

Sans le son, tout va très bien. Les images d'archive sont intéressantes qu'on connaisse ou pas le sport; il y a d'ailleurs clairement eu un gros travail de numérisation et d'adaptation pour qu'elles puissent être mises côte-à-côte de manière lisible, énorme kudos à quiconque à réalisé le travail de conservation et d'adaptation. Le montage fait penser aux reportages d'analyse de match. Un long temps d'ennui suivi d'un moment de liesse et d'explications excitées (je n'aime pas regarder le tennis, c'est chiant au possible et les spectateurs dans les gradins donnent toujours l'impression d'être à 20 secondes du malaise vagal). Le documentaire de Julien Farau c'est ça version visuelle. On passe du match, à l'entraînement, à la presse qui regarde le match, à McEnroe qui regarde la presse, etc. Montage et narration visuelle: j'aime. L'ASMR de tennis qui s'y rattache: j'aime.

Mais le commentaire, mes petits chats. Le commentaire caricatural, comme une parodie de critique artistique de petit-bourge à petit-bourge, inconscient du second degré qu'ils renvoient. La voix traînante. L'accent hyper parisien (ok, pas sa faute, mais vas-y le stéréotype). Les points d'accentuation formatées du discours comme une blague à la chute sans humour. Le narrateur qui te parle comme s'il décrivait un chef d'œuvre virtuose de sa pensée intellectuelle, lui, étudiant en philosophie de la société contemporaine de 19 ans et demi ayant atteint l'illumination ultime. Pendant une heure et demi.

Insoutenable. Disponible en VOD; ne permettez à personne de faire pause pour se calmer, qu'ils se pissent de rire en direct.