Dans sa carrière, David Lean n'a signé que deux comédies, et L'esprit s'amuse est la première d'entre elles.
Démarrant par un texte plutôt ironique sur la nature même du film, signé Noël Coward, qui en assure également la narration, c'est une comédie fantastique où le fantôme de la première épouse d'un homme va perturber sa vie avec sa nouvelle compagne, cette dernière étant persuadée que son mari est fou, car il est le seul à pouvoir voir et à parler à son ex-épouse...
Truffée de dialogues savoureux (et quelques textes où le sexe est clairement affiché, ce qui est une des premières fois dans l'histoire du cinéma), c'est assez drôle sur le fait qu'une personne paraît être folle. De plus, Kay Hammond, qui joue la femme morte, est un effet spécial à elle seule, car elle apparait dans le film dans un effet de transparence vert, et elle assure la grande partie du spectacle, avec les trucs classiques d'un fantôme ferait dans l'imaginaire collectif (déplacer des chaises, des draps...).
Et si Constance Cummings est parfois un peu en retrait, Rex Harrisson est très bon, car ses faux airs de Cary Grant anglais le rend à la fois séduisant et ridicule, ce qui n'est pas donné à tout le monde.
La période anglaise de David Lean n'est pas forcément (re)connue, mais elle regorge de belles pépites dont L'esprit s'amuse en fait partie.