Bon ok je me suis certainement réveillé de mauvaise humeur donc admettons que la méchanceté dont je vais faire preuve dans un instant doit être vue à l'aune de cette précision. Mais je m'en fous.

Je viens de passer 98 minutes à bouillir devant ce troisième film (en l'espace de quelques joiurs) du "terrible" nouveau cinéma argentin. Bouillir contre quoi, le film ? Je vais en dire du mal, certes, mais ce n'est pas la vraie cause de mon énervement.

Je m'explique. Ce film, comme toute une vague du cinéma argentin actuel, a reçu des récompenses de partout, et a été salué par une bonne partie de la critique (et du public mais là n'est pas le problème).*

Qu'il s'agissent des différents jurys, ou des critiques censés être des prescripteurs , ils tirent leur légitimité, leur "supériorité" sur le grand public du fait qu'ils ont une connaissance de l'histoire du cinéma, un bagage cinématographique tels qu'ils sont censés voir un film non pas comme un objet isolé mais bel et bien comme faisant partie d'un tout, d'un contexte.
Si tel est vraiment le cas, comment peut-on expliquer les louanges tressées à ce film ?

Il suffit d'avoir vu trois films argentins en quelques jours, comme le simple amateur que je suis, pour véritablement mettre en doute la qualité d'un tel film, pour être même à la limite de crier à l'escroquerie. En effet, si l'on peut louer l'originalité, la vigueur d'un tel film en le laissant vierge de tout contexte, il est impossible d'en faire de même ne serait-ce qu' après avoir vu ces 3 malheureux exemples. Car là le constat fait mal : ce cinéma est théorique, très peu nuancé et tout, mais alors tout sauf original. En effet, ces 3 films reposent tous sur le même principe : un film de genre, alibi juste là pour asséner une critique sociale (par ailleurs logique quand on connait l'histoire récente de ce pays) sans la moindre nuance. D'autre part, il suffit de regarder ces films avec un tant soi peu de recul pour s'apercevoir que ces réalisateurs sont encore des "bébés" en terme de mise en scène, et comme tout cinéaste qui doute de ses qualités, ils ne font pas confiance au "cinéma pur" et se croient obligés de conceptualiser leur art pour lui donner de l'intérêt. A ce sujet, j'en croyais à peine mes yeux en découvrant que c'est dans la Maison Curutchet (du génie Le Corbusier) que se situait la quasi-totalité de l'action, et que cet écrin jouiat un rôle (de personnage) à part entière dans le récit. L'architecture comme personnage majeur d'un film, comme élément structurant d'une mise en scène, intéressant non ? Assurément sauf quand, bingo !, les trois films utilisent ce même ressort. A partir de là on est dans l'obligation de parler d'artifice, de recette, et ainsi tombe à l'eau la "belle" originalité.

Je ne sais pas si ma vision est convaincante, mais toujours est-il qu'il m'aura fallu trois films pour démonter une partie de cette soi-disant "Nouvelle Vague" argentine. Alors comment expliquer que des personnes avec un certain background culturel, du moins sont-ils censés l'avoir puisque ce sont eux qui viennent apposer des mentions de qualié sur les oeuvres, puissent ainsi se laisser berner ?

Ce n'est pas une réflexion qui a germé ce matin dans mon cerveau d'éternel râleur, mais bon, on va dire que là, juste maintenant, j'étais chaud, trop chaud.

A mon avis, personne n'aura eu le courage de supporter jusqu'au bout cette pénible digression, mais si un curieux, un fou, une personne qui n'avait rien d'autre à faire, est encore dans le coin, je le prie de m'excuser et promets de revenir très vite à de la bonne vieille crtique "en règle".

* Je précise que je lis le moins possible de critiques avant de voir un film, afin d'êviter d'être sous influence, tout comme les prix, statuettes et autres restent pour moi tellement subjectifs qu'ils ne peuvent en rien être pris pour un gage de qualité absolue. Bon maintenant que ma critique est achevée, je vais dès que j'aurais cliqué sur "Envoyer", aller voir de plus près les éloges de notre bonne presse, et ainsi reprendre un bon coup de chaud.
takeshi29

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