Jan Kounen adapte ici le roman de Robert Matheson à la façon de Jack Arnold avec la modestie qui caractérise son cinéma depuis déjà plusieurs années : le film est carrément dédié à Jules Verne et Georges Méliès, histoire de bien rappeler que pour cerner la taille du melon du bonhomme mieux vaut emprunter une fusée et le voir depuis la lune.
Pour le reste j'imagine que Jan Kounen et Jean Dujardin ont pris inversement autant de plaisir à imaginer et créer ce film que moi à le regarder, car au delà de l'exercice de style, des décors ajustés à la taille de cet homme qui ne cesse de rétrécir et des bestioles qui deviennent de plus en plus menaçantes à mesure que le film avance, de ce travail d'illusionniste, il n'y a pas de cinéma dans cet Homme qui rétrécit. Derrière le "high concept" qui sert de point de départ pas l'ombre d'une mise en intrigue. Le spectateur est simplement mis face à ce petit héros qui se prend beaucoup trop au sérieux et partage à l'envie ses réflexions sur le monde qui nous entoure, pour le plus grand plaisir de ceux qui n'avaient pas déjà eu leur dose de leçons de vie récitées sur un ton péremptoire par Jean Dujardin depuis Sur les chemins noirs.
En sortant de la salle on comprend mieux pourquoi Joe Johnston, Joe Dante ou encore Peyton Reed ont choisi l'angle de la comédie familiale pour raconter l'histoire de leurs héros microscopiques : il n'y a pas grand chose à voir dans les mini nombrils.