Le film retrace une période précise de la vie de l’architecte danois Johan Otto von Spreckelsen : de sa victoire au concours présidentiel avec le projet de l’Arche de la Défense, jusqu’à sa mort, avant qu’il ne voie son œuvre achevée. Loin d’un récit sur les prouesses techniques du chantier, le film s’attache aux conflits permanents qu’affronte un créateur intègre face aux forces qui gravitent autour d’un tel projet : intrigues du pouvoir, lourdeurs administratives, opportunismes, bascules politiques.
Plus qu’un film sur un monument, c’est un récit sur l’intégrité artistique, et la solitude de celui qui tente de préserver sa vision dans un environnement hostile. Le parallèle implicite avec la création cinématographique est évident : un projet d’auteur doit lui aussi traverser compromis, pressions et résistances.
Les comédiens incarnent leurs rôles avec justesse, sans caricature ni manichéisme. Quant à la reconstitution des chantiers, elle impressionne par son réalisme et sa précision. Un film solide, qui interroge autant qu’il raconte.