En 2008, un important et violent braquage secoua le Danemark, guère habitué à la chose. Près de 16 ans plus tard, Frederik Louis Hviid dramatise les faits, avec des personnages fictifs.
Franchement, ça aurait pu être original tant scénaristiquement que visuellement : une intrigue de braquage en Scandinavie, entre le Danemark et la Suède. Mais non, c'est tout ce qu'il y a de plus programmatique et morne.
On suivra la préparation du coup, à travers des personnages bourrus et antipathiques dont on ne saura pas grand chose. L'énigmatique et violent leader, interprété par un convaincant Reda Kateb, dont on comprend vite qu'il est un beau salaud. Mais dont on ne connaîtra jamais les motivations, à part l'appât du gain. A noter sa dégaine qui semble avoir 30 ans de retard, cheveux gominés et veste en cuir noir !
A ses côté, un boxeur raté joué par Gustav Dyekjær Giese. Le seul personnage un peu développé, qui veut réussir quelque chose dans sa vie et mettre sa famille à l'abri du besoin. Néanmoins c'est très léger comme motivation... Face à eux, on apercevra une personnage de vigile (Amanda Collin)... qui n'a pratiquement aucun intérêt dans le récit.
En conséquence, tout ceci tourne à vide. Et pourtant en 1h45 il y avait de quoi construire des enjeux, ici inexistants. De même, la radio mentionne régulièrement la crise financière de 2008... mais le scénario n'en fera rien du tout. Ainsi l'on se moque rapidement de voir échouer ou réussir nos protagonistes. D'autant que nos voleurs tiennent à plusieurs reprises davantage des pieds nickelés que des braqueurs professionnels.
Visuellement, ça a le mérite d'être propre, et d'utiliser les paysages et lumières scandinaves. Je relève deux scènes intéressantes, mais pas non plus marquantes. L'introduction (totalement gratuite au passage) montrant le braquage d'un fourgon depuis l'intérieur, filmé en (faux ?) plan-séquence. Et une poursuite avec la police, idem filmée exclusivement depuis l'intérieur du véhicule des crapules.
Pourquoi pas, mais ça ne sauve pas l'ensemble de l'ennui poli.