La Chevauchée des bannis par drélium
Un western atypique avec un nombre de coups de feu limité, et pourtant précurseur, qui annonce déjà le crépuscule du genre avec des personnages tous tordus et au bout du rouleau. On pense au Grand silence, en plus bavard, tout est dépouillé et enneigé. Pourtant pas de luxueux panoramiques non plus, la première partie intimiste cloisonne tout le monde dans une baraque ou deux au milieu de rien, très "Carpenterien" en effet, avec une mise en scène aux cadrages très précis. On pourra se demander comment les 4 femmes du village sont toutes comme par hasard 4 bombes atomiques ou comment le petit jeunot a pu débarquer ici. Le passé des personnages n'est pas toujours très clair et les acteurs parfois engourdis mais la cocotte-minute monte tranquillement en pression entre les deux groupes, le tout centré sur la condition des femmes. La scène de danse est tendue à souhait et la chevauchée qui compte arrive, tout sauf spectaculaire, mais avec ce quelque chose d'implacable qui scelle de très belle manière le destin de ces bannis, accompagnée d'une belle musique cyclique et morbide.
Le happy-end reste de rigueur mais on sent déjà que les temps sont durs pour les héros.