Remake honorable et agréable d'un western de légende, avec une belle galerie d'acteurs.

28 ans plus tard, faire un remake en couleurs et Cinemascope du classique de 1939 La Chevauchée Fantastique - Stagecoach que les jeunes n'ont jamais vu était bien légitime, car à quoi sert une belle histoire si les nouvelles générations ne la voient pas ?

Gordon Douglas introduit son film avec deux scènes d'une grande violence, innovant par rapport au film classique qui l'inspire : une embuscade indienne qui décime une patrouille de soldats, puis une scène de corps à corps meurtrier dans un saloon entre un sergent et un troupier rivaux pour une prostituée.

Mais la suite est une démarcation scène pour scène et réplique par réplique du précédent opus. 

Bon, il est difficile pour Alex Cord de remplacer John Wayne, mais il ne démérite pas.

Ann Margret est moins credible en saloon gal que Claire Trevor mais elle est tellement jolie, on adore la regarder.

Bing Crosby joue la partition du medecin toujours ivre Thomas Mitchell différemment mais de maniere bien plaisante, dépouillant flacon par flacon Red Buttons assez drole en placier en whisky.

Michael Connors est un joueur et un gentleman du sud tourmenté comme l'était John Carradine mais d'allure moins maladive et sans doute est-il un peu trop démonstratif dans sa courtoisie sélective envers les femmes, tandis que Stephanie Powers est certes moins classieuse que Louise Platt en épouse d'officier enceinte.

Bob Cummings (qui était le jeune premier de l'Evadée en 1946) fait ici le banquier voleur et en fuite, irréductible pleutre et hypocrite, à la place de l'imposant Berton Churchill.

C'est Slim Pickens en convoyeur jovial et prolixe qui dame le pion à Andy Devine qui avait le rôle en 1939 (encore que, connaissant celui-ci, on se dit que John Ford a dû lui serrer la vis pour qu'il ne déborde pas dans la jobardise comme il le faisait souvent dans les westerns de série).

Et Van Heflin (qui fait plus que son âge réel, et decedera 3 ans plus tard à seulement 63 ans) est excellent en sherif partagé entre le respect de la loi et son affection pour Ringo Kid. 

Le gunfight final a son originalité par rapport au precedent.

Le pere devoyé (joué par Keenan Wynn) est un monstre de violence, psychopathe sans aucune peur à la difference de son aîné de 1939. Et le vieux sherif est non plus spectateur mais impliqué comme protagoniste dans le gunfight. Mais les échanges de coups de feu qui suivent entre Ringo et les trois malfrats sont sans surprise.

Dans l' ensemble, on aime bien ce western, bien que, après coup, on se dise que, bizarre, rien ne nous a vraiment ému cette fois-ci...

Michael-Faure
7
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le 11 mai 2025

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Michael-Faure

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