« L’histoire est chiante comme la pluie »
« Les méchants sont méchants et les gentils sont gentils »
« Et ils vécurent heureux et blablabla… PFFF ! »
Ah que de bons retours j’ai eu sur The Shape of Water.
Pourtant personne ne m’a parlé de ces couleurs mélangeant le chrome des meubles art déco et Cadillacs futuristes, le mate du papier peint, l’irisé du bleu qui auréole le monstre marin (très peu monstrueux finalement, on en conviendra).
Personne ne m’a parlé de ces plans larges, laissant à l’œil le loisir de profiter du tourne-disque posé au fond à droite de l’image, du panneau publicitaire dessinée à la main qui défile dans le lointain de la fenêtre du bus.
Personne ne m’a parlé non plus de cette caméra volante, planante même, à l’image de la récurrente musique Jazz qu’on entend crépiter dans ces vieilles télés marrons toutes carrées ; Nina Simone, Frank Sinatra et même une réinterprétation de la Javanaise, tout y passe, et c’est délicieux.
En bref, personne ne m’a parlé de l’univers que dégageait The Shape of Water, avec cette science-fiction dans le passé, avec ces années 50 futuristes ; cet univers qui donne au film une allure de l’Ecume des jours, où Colin serait muet et une fille, et Chloé un monstre marin aux airs d’alien.
Alors oui, j’en conviens, la trame de l’histoire peut manquer d’originalité sur la fin, Strickland est un pur méchant qui baise sa femme en silence, et sans mauvais jeu de mot, les personnages manquent en effet de profondeur. MAIS BON. Si le cinéma, c’était qu’une histoire alors on lirait que des scénarios papiers. Et écrits en style télégraphique. Merde enfin –stop- .