A peine mariée, une femme est victime d'une dépression nerveuse qui la contraint à être internée dans un hôpital psychiatrique, et elle va être diagnostiquée comme étant schizophrène.
Après avoir brisé son contrat avec la Warner, Olivia de Havilland a pu choisir ses propres sujets, et elle est s'est impliquée dans cette histoire-là, qui montre de manière sérieuse et sans caricature la vie de ces patients internés. Elle a été extrêmement impliquée dans le film, et il faut dire qu'elle est formidable, nous offrant une large palette de jeu, où elle passe de la peur à la joie en quelques secondes, son personnage étant en proie à de la schizophrénie. Ce qui rend impuissant son mari, joué par Mark Stevens, qui reste avec elle quoiqu'il arrive.
Si j'aurais un défaut à trouver au film, ce sont les flash-backs, qui montrent de manière un peu trop flagrante les traumas d'enfance du personnage de Havilland, notamment ses rapports avec son père, mais il y a quelque chose de courageux à tourner ça, un sujet difficile, peu sexy dirons-nous, mais avec une actrice vraiment forte.
Pari tenu, car le film sera un grand succès, Lion d'Or à Venise, et des tas de nominations aux Oscars. Ce qui est mérité, car le réalisateur Anatole Litvak propose un film vraiment intéressant, et qui préfigure par exemple le futur Un enfant attend, signé par John Cassavetes plus de dix ans plus tard.