L'Île au Trésor dans une galaxie lointaine, très lointaine

Coucou tout le monde! Quelques mots avant que vous ne commenciez à lire cette critique.

Avant d'écrire cette dernière, j'avais écrit une critique de La Petite Sirène.

J'ai pensé qu'il serait bien d'insérer son lien dans ma critique de La Planète au trésor...

https://www.senscritique.com/film/la_petite_sirene/critique/271811253

...car les protagonistes respectifs de ces deux films, Jim et Ariel, sont un très célèbre ship à succès sur lequel il y a de nombreuses images, nombreux AMVs et beaucoup de fanfictions.

J'ai eu envie de lier mes critiques de ces deux film aimant moi-même beaucoup ce ship.

Maintenant, à vous de décider si vous préférez lire la critique qui va suivre ou bien celle du lien posté plus haut.

Aujourd'hui, nous nous attaquons à un autre "vilain petit canard de Disney" ayant fait un flop à sa sortie.

La Planète au trésor, un nouvel univers: une nouvelle vision du roman L'Île au trésor créé par le célèbre Robert Louis Stevenson.

Les Studios Disney n'en étaient leur premier essai pour adapter l'oeuvre la plus connue de Stevenson (avant même Docteur Jekyll et Mister Hide) puisqu'ils avaient auparavant réalisé deux adaptations de cette histoire: L'Île au trésor 1950 et L'Île au trésor des Muppets.

Pour ne pas se répéter par rapport aux adaptations précédentes, Disney décida de situer sa troisième adaptation de L'Île au trésor dans l'espace. Ainsi naquit La Planète au trésor.

De plus, ce film se démarque de la SF et du Space-Opéra basique en ne faisant pas des moyens de transports d'une planète à une autre à la façon de vaisseaux spatiaux mais sur des navires-vaisseaux dans une sorte d'espace-ciel bien pensé.

Ajoutons à ceci que, pour bien rester coller au style SF/Space-Opéra, les habitants de la galaxie ne se limitent pas aux humains. Il y a également de nombreux êtres-vivants ressemblant à des races d'animaux anthropomorphes de races fictives à taille humaine.

De plus, les papiers sont remplacés par des machines pour donner à cet univers toute son originalité et, surtout, son inventivité.

Certes, vu que ça date des années 2000, certains effets 3D ont mal vieilli mais c'est le cas de très peu d'entre eux.

Mais assez parlé de l'apparence. Penchons-nous maintenant sur l'histoire.

Un jeune adolescent nommé Jim Hawkins trouve une carte indiquant l'emplacement du légendaire trésor du pirate Capitaine Flint. L'appel de l'aventure s'ouvrant à lui, un ami de sa famille décide de recruter un équipage pour lancer une expédition à la recherche du légendaire "Butin de 1000 univers".

Si l'univers SF/Space-Opéra de ce film fait une partie du charme du film, son véritable point fort est ses personnages, pour la plupart réussis.

Déjà, Jim est loin des protagonistes Disney typiques et naïfs rêvant d'une autre vie que celles qu'ils mènent. En effet, Jim est un adolescent arrogant et tête brûlée en apparence mais, en réalité, cache un désespoir dû à une absence de figure paternelle le père en question ayant abandonné sa famille lorsque Jim était encore enfant. Et loin de rêver d'une meilleure vie, Jim est fataliste. Sans la trouvaille de la carte, il aurait probablement mal tourné et finit délinquant.

Penchons-nous maintenant sur l'antagoniste.

Pour rester dans l'ambiance SF/Space-Opéra, les créateurs du film ont transformé l'unijambiste Silver en individu mi-humain, mi-anthropomorphes dont la plupart des membres sont remplacés par des prothèses et des machines. Ce qui est visuellement inventif puisque cela permets beaucoup d'inventivités dans les mouvements du personnage.

De plus, chose intéressante, Silver n'est pas vraiment méchant. C'est plus un anti-héros faisant des actions répréhensibles mais ayant des sentiments humains. En effet, Silver est un pirate brutal, autoritaire et manipulateur bernant ceux autour de lui pour arriver à ses fins. Mais en même temps, il a une grande tendresse pour Jim au point de l'inciter et se servir de son intelligence pour se dépasser.

En gros, c'est une relation père-fils de substitution dans laquelle, malgré leurs conflits presque destructeurs, ces deux personnages gardent un attachement mutuel malgré les actions répréhensibles de Silver.

Cela au point que Silver va jusqu'à sauver Jim en danger et que Jim permets à Silver de s'enfuir pour qu'il ne finisse pas en prison ce cyborg lui ayant apporté beaucoup d'espoir dans sa vie au point qu'il na pas la force de le livrer aux autorités.

Une fin très inhabituelle pour un Disney vu que dans leurs films, les héros mettent toujours les antagonistes hors d'état de nuire en montrant ces derniers comme des monstres irrécupérables.

De plus, Silver ne peut avoir de rédemption et continuera sûrement ses méfaits car il n'en a pas besoin vu que ce n'est pas dans sa nature et qu'il doit rester lui-même.

Ajouté à cela que le fait que le héros l'aide à fuir et on se retrouve aussi avec un héros pas manichéen et plus humain conscient qu'en liberté, Silver peut recommencer ses actes répréhensibles mais pouvant lui pardonner car il lui a été d'un précieux secours dans sa vie.

Les autres personnages sont également réussis que ce soit les plus ou moins importants. La mère de Jim est touchante cette dernière étant dépassée et triste de voir son fils ne faisant pas les bons choix.

Par contre, en ce qui concerne le reste des personnages, ne vous attendez pas à voir ceux que vous avez découverts si vous avez lu le roman original. La Planète au trésor ne reprends que cinq personnages du roman à savoir Jim, sa mère, Billy Bones, Silver et monsieur Arrow.

En plus, monsieur Arrow est très secondaire ce dernier n'apparaissant que très peu avant de mourir au milieu du film. Comme dans le roman en fait.

Tous les autres personnages sont originaux et spécialement inventés pour le film. On sent bien qu'on est chez Disney vu sa tendance à ne pas forcément respecter les histoires qu'ils adaptent.

Pour ceux qui seront capables de faire abstraction à l'infidélité en question, sachez que les personnages du film sont très charismatiques.

Un autre excellent personnage est le Docteur Doppler: un adulescent manquant de maturité mais à l'écoute quand les choses vont mal. Il peut être également être très drôle grâce à sa maladresse.

Et n'oublions pas le Capitaine Amélia. Si elle est un peu snob, elle n'en est pas moins sympathique et brillante puisque, malgré sa tendance à être moqueuse, elle sait voir l'intelligence des gens qui l'entourent et n'hésitent pas à les complimenter pour les encourager.

De plus, la voir être brisée par la mort de monsieur Arrow qu'elle ne voyait pas que comme son Second mais également un ami proche la rend touchante. Sans compter le fait qu'elle ne reproche pas à Jim que tout le monde croit responsable de sa mort d'avoir failli à ses responsabilités (jusqu'à ce que le vrai coupable soit découvert) mais dit simplement que monsieur Arrow savait quels risques il prenait dans les expéditions spatiales.

Dommage qu'elle soit mise sur la touche dans la dernière partie de l'histoire.

Cette dernière et Dopplier finissent par avoir une romance en mode "je t'aime moi non plus" à la fois drôle et mignonne comme tout.

Et oui! Dans cette histoire, ce n'est pas le héros n'a pas de love-interest et ce sont des personnages secondaires (des adultes qui plus est. Ce qui change des films Disney habituels où ce sont toujours les ados jeunes premiers/jeunes premières qui ont des romances) qui ont droit à une histoire d'amour. De plus, cette dernière reste au second plan le film préférant se centrer sur Jim et Silver. Ce qui signifie qu'on se retrouve avec un Classique Disney sans Princesse! Probablement l'une des raisons du flop du film d'ailleurs hélas.

Et en bons personnages, il y a également Morphe, petite boule métamorphe choupi comme tout et très drôle car infantile et joueuse. De plus, c'est également un personnage adorable à qui on a envie de faire des câlins.

Passons maintenant du côté des antagonistes. Scroop, le Second de Silver, est, contrairement à ce dernier, réellement méchant au point que ces derniers sont en mauvais termes malgré le fait de faire partie de la même mutinerie. De plus, Scroop est un sadique...

...n'hésitant pas à tuer monsieur Arrow juste pour le plaisir d'être un c*nnard...

...et une grosse brute qui n'hésite pas à en venir aux mains (ou plutôt aux pinces vu que c'est une espèce de homard arachnoïde à taille humaine.

De plus, Jim et lui ont même une confrontation en mode héros contre méchant angoissante dans un espace labyrinthique aux lumières sombres (dommage que cette dernière soit gâchée par les interventions d'un crétin [on reviendra sur lui plus bas])

Mais il reste un personnage secondaire et donc pas un "grand méchant" contrairement à d'autres méchants Disney dont la présence est primordiale pour l'intrigue. Pas comme celle de Scroop qui aurait pu aussi bien être là comme pas être là.

Ah, puisqu'on parle des personnages secondaires antagonistes, penchons-nous davantage sur eux. En dehors de Scroop, l'équipage de Silver est, malheureusement, composés d'abrutis ahuris agaçants. Certes, ce sont des personnages tertiaires donc qui n'ont pas à être hyper travaillés mais ils sont censés être une grande menace envers les gentils. Il aurait été préférable de les rendre plus intelligents ou les limiter à des figurants presque muets pour que leur dangerosité ne soit pas décrédiblisée comme c'est pas permis.

De plus, le fait que l'un d'entre eux s'appelle monsieur Prout (juré c'est vrai) ne fait que décrédibiliser davantage ces ennemis censés être dangereux

Et ce n'est pas le seul défaut. Alors que la sphère représentant le chemin vers le "Butin de Flint" est censée être complexe au point d'être montrée comme difficilement déchiffrable, Jim parvient à comprendre comment la faire marcher en deux secondes. Genre, un adolescent est plus compétent que des scientifiques/ingénieurs professionnels ou des pirates ayant vogués pendant des années pour déchiffrer une machine complexe. Mais bien sûr!

On appelle ça une facilité scénaristique.

Mais le pire de tout est, sans le moindre doute, le personnage du robot BEN. Plus qu'agaçant, il est envahissant, stupide mais, surtout, il ne sert à rien dans l'histoire et est juste irritant au point d'en devenir une tête-à-claques.

De plus, il fait des interventions supposées comiques pas drôles pendant la confrontation entre Jim et Scroop. Ce qui dédramatise inutilement cette dernière qui aurait été parfaite sans les interventions de ce crétin. Quel gâchis!

Cependant, ces défauts ne gâchent pas le plaisir du visionnage.

Déjà, parce qu'en dehors de toutes ses qualités citées plus haut, La planète au trésor a un excellent casting de doublage.

Il y a Jacques Frantz en Silver. Comédien de doublage ayant déjà chez Disney puisqu'il a été Sully dans Monstres et Cie. Pascal Renwick en Scroop. Sans compter Bernard Alane en Docteur Doppler ayant été la voix d'Averell Dalton dans la série Les nouvelles aventures de Lucky Luke.

Malheureusement, malgré la présence de comédiens de doublage professionnels dans le film, le film a eu recours au star-talent avec Michèle Laroque en Capitaine Amélia et David Hallyday en Jim Hawkins.

Bien qu'étant une actrice de cinéma et non pas une comédienne de doublage professionnelle, la première se débrouille très bien en Capitaine Amélia au point de la rendre authentique.

On aurait pu avoir plus de craintes en ce qui concerne David Hallyday étant donné que ce n'est ni un acteur, ni un comédien de doublage mais un chanteur n'ayant pas la plus belle voix du monde. Et pourtant, ce dernier se débrouille bien dans le rôle au point que le personnage est aussi attachant qu'il est censé l'être dans l'histoire.

Bon par contre, il aurait fallu ne pas le laisser réécrire la chanson extra-dégiétique du film puisque, alors qu'elle est acceptable en VO, en VF, elle donne envie de se crever les tympans.

De plus, alors que la VO exprime le point de vue de Jim et son besoin d'être apprécié et aimé...

https://www.youtube.com/watch?v=Ex9AWegauJM

...la VF n'est composée que de paroles d'un intervenant extérieur s'adressant au héros. Certes, on peut se dire que cette VF exprime le point de vue de Silver voulant encourager à se dépasser. Cependant, elle ne correspond pas du tout aux images qu'on voit à l'écran.

https://www.youtube.com/watch?v=vhhJb-GVUdE

Sur ce coup-là, la VFQ s'est bien mieux débrouillée pour retranscrire le point de vue de Jim tel qu'il devrait l'être.

https://www.youtube.com/watch?v=ni-5lspq584

Puisqu'on parle de musique.

La BO de James Newton Howard (qui avait déjà bossé chez Disney en composant la BO de Atlantide, l'empire perdu) a fait une belle BO vraiment très belle. Il y a de nombreuses musiques épiques dignes d'un film d'aventure mais également de belles compositions à l'atmosphère poétique.

https://www.youtube.com/watch?v=MS305eugmN4

Bref, La Planète au trésor est un très bon film injustement sous-estimé qui mériterait plus de reconnaissance. Certes, beaucoup ont affirmé que c'était leur Disney préféré depuis que des gros Disneyphiles l'ont mis en avant mais ce film demeure méconnu malgré tout ou, au pire, seulement connu de nom.

Heureusement, il semblerait commence enfin à ne plus être sous-estimé étant donné que Jim est apparu dans le court-métrage Il était une fois un studio célébrant le centenaire Disney.

À voir absolument car c'est une véritable pépite!

BlackBoomerang

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