"A travers le Bayou !"

Sortilèges vaudou, marécages de Louisiane, des grenouilles et du jazz, voilà ce qui compose l'un des derniers films d'animation en 2D des studios Walt Disney.

Je dois avouer que si le film n'est pas l'un de mes préférés du studio, bien que je l'apprécie beaucoup, j'ai énormément d'affection pour son ambiance. Le jazz, la Nouvelle Orléans et son Vieux Carré composent une ambiance particulière et revigorante. Cela influe sur le rythme et sur le ton du film, c'est à la fois divertissant, drôle et tendre. Transposer une histoire populaire comme celle du prince transformé en grenouille qui sera libéré dès lors qu'il recevra un baiser d'une princesse, dans un univers comme celui de la Louisiane du 19ème siècle est un pari assez osé mais qui offre de belles perspectives.

Au-delà du simple fait que Tiana soit finalement la première princesse noire de l'univers Disney, même si cela ne sert à rien de s'étendre là-dessus tant cet élément ne devrait surprendre personne, La Princesse et la Grenouille cristallise en quelque sorte tout un âge du cinéma des studios Walt Disney. De l'amour, des rêves, des chansons bien sûr et aussi de belles valeurs, c'est un peu un best-of, néanmoins c'est aussi ce qui peut desservir le film, car ce dernier automatiquement souffre aussi d'un manque d'originalité.

On apprécie en revanche l'animation qui emprunte à plusieurs styles déjà présents dans la filmographie du studio. On retrouve notamment ces tons de couleurs feutrés, assez proches de La Belle et le Clochard, d'ailleurs le premier plan du film rappelle beaucoup ce dernier. On retrouve aussi par petites touches quelques éléments de film comme Les Aventures de Bernard et Bianca, l'ambiance du Bayou par exemple. Quant aux personnages ils sont tous attachants, Tiana incarne parfaitement la jeune héroïne rêveuse mais aussi réaliste, quant à Naveen il est plus caricatural mais néanmoins efficace. Pour ce qui est des comic-relief tels que Louis l'alligator ou Ray la luciole, ils sont classiques mais existent comme il faut à l'écran. On notera aussi le méchant, le Docteur Facilier, peut-être pas très emblématique mais qui ne manque pas de style et de prestance, pas facile cela-dit pour Disney qui à certaines époques a mit la barre haute en terme d'antagonistes (Cruella, Scar, Frollo et j'en passe), de réitérer l'exploit à chaque fois.

En somme La Princesse et la Grenouille est un joli film d'animation, pas le plus marquant du studio est c'est un peu dommage, mais même sans être mémorable il a déjà pour lui le mérite d'être réussi. Pour un dernier long-métrage d'animation 2D dans la filmographie du plus grand studio d'animation de tous les temps, ce n'est déjà pas si mal.