Aussi variée soit elle, ma vie progressive de cinéphile ne s'était encore jamais attaqué à la filmographie du cinéaste Regis Wargnier dont les distinctions (Oscar du meilleur film étranger) m'aent cependant été parvenues. D'autres de ces films m'avaient également attiré du coin de l'oeil avant de que je ne visionne "La Réparation" tel que "Indochine" pour ne citer que celui ci. Ce fut donc une découverte qui allait d'une manière ou d'une autre définir ma manière d'appréhender le cinéma de Regis Wargnier pour des visionnages prochains.
Autant dire que la première rencontre ne fut pas très chaleureuse ! En effet "La Réparation" fait partie de ce genre de film ayant le don de m'énerver passablement. Le genre de films qui présente dans les premières séquences un bon potentiel que ce soit en terme de réalisation, de mise en scène ou encore de scénario mais qui se révèle ne pas aboutir et laisser les fondations s'écrouler sous le poids de la suite. Le plus gros reproche que j'ai à faire au film est le fait qu'il manque cruellement de tonalités, pourtant c'est pas la variété de genres qui manque dans ce film. Les acteurs sont pour la plupart inexpressifs, le premier rôle dans un long métrage de Julia de Nunez est pas super convaincant ( même si bon c'est que la première fois ) et les dialogues n'aident pas non plus étants eux même complètements vides et parfois dénués de sens. Les deux scènes les plus importantes du film sont d'ailleurs les plus catastrophiques en terme d'écriture ou de jeux d'acteurs c'est vous dire...
Lorsque qu'on découvre le flashback où le personnage de Julien de Saint Jean confronte celui de Clovis Cornillac pour lui dire qu'il n'a pas le droit de l'empêcher de partir avec ça fille le seul argument qu'il ait trouvé c'est : "On est majeurs on fait ce qu'on veux"...
Et d'autre part, sans déconner quand tu as une potentielle preuve que ton père disparu de deux ans est finalement bien vivant a travers la cuisine que tu est en train de bouffer, ne réagis pas comme ci tu mangeais une omelette par pitié...
Les choses auxquelles on pourrait se rattacher sont les décors qui sont majoritairement très beaux que ce soit dans les passages en forêt ou bien tout simplement dans la ville de Taïwan. De plus, le film est en soi assez bien filmé et la musique elle aussi est plutôt agréable à entendre. Cependant elle n'a aucun effet sur le spectateur malgré son ton mélancolique car si le spectateur n'a plus de raison de s'attacher à l'oeuvre, la musique n'est plus qu'un élément de décor qui montre la tonalité que le réalisateur a voulu instaurer ( ce qu'il n'a donc pas réussi à faire ).
L'intrigue perd elle aussi tout son sens à partir de la moitié du film ou toutes les réponses aux questions que pose le film et a partir de là c'est la dégringolade ultime... Le film change alors de thème toujours lié à la situation initiale mais cette partie là est juste inintéressante et prend des longueurs pour rien pendant au moins encore 45 minutes de film. J'ai pourtant cru avoir de l'espoir pour la toute fin pensant que la conclusion aurait peut être quelque chose pour me satisfaire, mais non...là encore le film a décidé de m'énerver en dirigeant l'héroïne pile poil dans la trajectoire qu'il ne fallait pas prendre.
La cuisine bien qu'elle ait grandie avec celle de son père représente surtout sa frustration d'avoir été enfermée dans une seule destinée imposée justement par son père. Je demande donc POURQUOI elle finit quand même par rester cheffe au lieu de vivre sa vie comme elle l'entends.
Ce film n'est pas désastreux en soi mais il avait tout pour réussir à faire quelque chose d'intéressant rien qu'avec son thème. Au lieu de ça le film (qui aurait pu tenir dans un cour métrage) s'enfonce dans un vide abyssal qui ne sait plus quoi raconter et qui même avant était déjà avare en émotions. C'est en cela que je caractérise ce film d'énervant.