Le titre "La Sirène du Mississipi" introduit une aura de mystère qui imprègne le film, de l'arrivée d'une femme ne correspondant pas à son portrait initial et aux descriptions qui en ont été faites, jusqu'à ses actions secrètes auxquelles nous, spectateurs, assistons, témoins d'une duplicité que le personnage masculin principal commence à peine à entrevoir.
Cependant, l'ironie dramatique constitue une subtilité supplémentaire, tandis que les éléments de thriller sont utilisés en contrepoint : d'autres thèmes se déploient simultanément, transformant le récit en une multitude de possibles, réalisés ou non, que nous anticipons et imaginons, avant même leur concrétisation éventuelle.
Il s'agit donc d'une œuvre en constante évolution, insaisissable et affranchie des contraintes de genre – policier ? film sentimental ? drame ? comédie ? une combinaison de tous ces éléments.
Cette œuvre propose une exploration des retournements de situation et des développements complexes, tous motivés par une recherche d'aventure et les risques associés à l'amour authentique.
L'absence de stabilité et la présence continue de défis définissent cette union conjugale, initialement formalisée par le mariage, qui évolue et se libère des conventions pour s'adapter aux fluctuations d'un amour partagé.
L'amour passionnel, transcendant la raison, la plausibilité et la logique, entremêle pulsions de vie et de mort, à l'image du poison qui affaiblit Louis tout en intensifiant leur passion.
François Truffaut signe avec La Sirène du Mississipi une œuvre remarquable, l'une des plus belles et des plus émouvantes illustrations de l'amour passionnel au cinéma, sublimée par les performances exceptionnelles de Catherine Deneuve et Jean-Paul Belmondo.