Dans le rôle du héro solitaire taciturne ; l'étranger mystérieux qui n'a souvent pas de nom (ou un faux nom), il y a deux références : Clint Eastwood et Charles Bronson.
Quand il est question de western (en tout le cas de western spaghetti), on a, par exemple, Eastwood dans "Le bon, la brute et le truand" (1966) et Bronson dans "Il était une fois dans l'ouest" (1968).
Pour le style polar, on reprend un peu les mêmes : "L'inspecteur Harry" ouvre les hostilités avec Eastwood en 1971 et en 1973 Bronson (via le réalisateur Michael Winner) propose (une nouvelle fois deux ans après) sa version du policier taciturne avec une grosse tendance à la bavure.
Malheureusement et autant le second western nommé rivalise totalement avec le premier ; pour les polars, la "copie" est nettement inférieure à l'original.
A ce propos, difficile de ne pas relever que "L'inspecteur Harry" a été produit par la Warner Brothers et que ce "Cercle noir" (the stone killer en VO) a lui été produit par Columbia Pictures.
De là à penser que le Cercle noir ne serait que la réponse opportuniste d'un studio à un autre, une manière de copier la formule de l'autre studio en se disant on va embaucher Charles Bronson à la place de Clint Eastwood et ça va faire du cash...
Comme souvent quand il est question de films des années 70, le rythme est lent, il y a des longueurs. Le tout début du film laisse à penser à une intrigue claire, percutante ; pour autant, au fil des minutes, le film se perd en disgressions.
Même après une heure de film, on cherche encore les enjeux ; où va le film ? Qui on cherche exactement ? Pourquoi exactement ? Qui est le grand méchant ?
Le cahier des charges est respecté : on a bien des fusillades, une course poursuite assez spectaculaire (pour l'époque), etc... Pour autant, la sauce ne prend pas la faute à un manque de mise sous tension et à des enjeux trop flous.
Et pour clôturer le tout, il y a un final que j'ai trouvé totalement raté ; déjà que le film ne raconte pas grand chose, finir sur une fausse punch-line de ce niveau, ça résume assez bien le film : on a un acteur connu, un cahier des charges et on fait... le minimum.
En synthèse : un polar '70s de série B que le jeu d'acteur de Charles Bronson (égal à lui-même) ne parvient pas à sauver.