À première vue, Le Choc des générations d’Andy Fickman (2013) promettait une rencontre amusante entre deux conceptions de l'éducation, une fresque légère sur le fossé des mentalités. Pourtant, il ne faut pas longtemps pour comprendre que le choc annoncé tourne court et que le film s’embourbe dans une banalité désespérante. Avec regret mais sans hésitation, je lui attribue un 3/10.
Dès les premières scènes, le film donne l’impression de se contenter du strict minimum : une situation de départ simpliste, des rebondissements convenus, un dénouement sans relief. Le Choc des générations recycle jusqu’à l’usure les ficelles de la comédie familiale sans jamais tenter d’apporter une vision neuve ou même un second degré rafraîchissant. Résultat : on anticipe tout, on s’ennuie vite, et l'on décroche sans même s'en rendre compte.
La faiblesse du film est accentuée par l’écriture grossière de ses personnages. Ici, pas de subtilité : les grands-parents sont "vieux jeu", les parents sont "rigides", les enfants sont "ingérables". Cette caricature systématique empêche toute émotion sincère de s’installer. Impossible de s’attacher à des figures aussi artificielles, réduites à des traits de caractère simplistes comme dans une mauvaise sitcom.
Le domaine où Le Choc des générations échoue avec le plus de fracas est sans conteste celui de l’humour. Au lieu de proposer une satire fine ou un comique de situation intelligent, le film enchaîne les blagues lourdes et les situations absurdes sans jamais atteindre le moindre éclat. Pire encore, certaines scènes semblent viser un public caricaturalement peu exigeant, ce qui finit par rendre l'ensemble presque condescendant.
Quelques instants d’humanité transparaissent sporadiquement grâce à l'énergie de certains acteurs, mais ces éclats de sincérité sont systématiquement étouffés par la mécanique poussive du scénario. Plutôt que de miser sur l'émotion vraie, le film préfère s’abandonner au comique facile, gâchant toute possibilité de profondeur.
En définitive, Le Choc des générations ressemble à une opportunité ratée : avec une telle thématique, il y avait matière à faire rire tout en touchant le cœur. Mais en cédant à la facilité, Andy Fickman signe une comédie sans âme, qui n'amuse ni ne touche, et dont la principale prouesse est de rendre l'ennui aussi palpable. À réserver, au mieux, à une séance de fond sonore peu exigeante.