Mayumi est une jeune femme qui décide de se faire nonne, et donc de rentrer dans un couvent ; tout simplement afin de faire l'enquête sur la disparition de sa mère, dont une croix reste le seul souvenir qui lui reste.
Dès la formidable scène d'intro, où elle passe la journée, puis la nuit avec un mec, le ton est donné sur ce personnage ; elle a décidé de s'éclater une dernière fois avant, dit-elle, d'arrêter d'être une femme. Seulement, ce couvent, où celles qui y rentrent sont censées faire vœu de chasteté, est un peu l'empire de la perversion ; on ne compte plus les couples lesbiens, les nonnes qui se masturbent, voire qui sont abusées par des hommes déguisés, tout cela sous l’œil très méchant de l’archevêque de la mère supérieure qui leur ordonnent de se flageller si elles sont dans l'impureté. Alors, ce sont des coups de fouet, ou alors enchainées à l'aides de racines, fouettées encore avec des orties, et tout ça dans la bonne humeur.
Le Couvent de la bête sacrée fait partie de ce genre ni nunsploitation, ou tout simplement le film de nonnes, qui sont en fait érotiques, où toutes les perversions sont là. En particulier le sexe entre femmes, dont on voit une scène géniale où, pour suggérer un cunnilingus, ce qui ne peut pas être montré dans le cinéma japonais, la fille mime le geste avec les doigts, ce qui fait décoller en deux temps trois mouvements sa partenaire ! D'ailleurs, quand elles sont fouettées, c'est le plus souvent la poitrine à l'air, car le péché, c'est mal.
J'avoue que non seulement le film est très bien réalisé, mais il est d'une grande beauté plastique, pas seulement à cause des actrices, mais aussi parce que ce couvent est filmé comme une contrée désertique ; c'est limite si on ne serait pas chez le comte Dracula.
Quant aux actrices, Yumi Takigawa qui joue le rôle principal (et a le même nom que son personnage dans le film !) est non seulement d'une beauté à couper le souffle, elle donne de sa personne, mais c'est un personnage fort ; elle sait ce qu'elle veut, quitte à coucher pour son plaisir, aussi bien à voile qu'à vapeur, quitte à ce que son corps soit une arme afin de découvrir la vérité sur la disparition de sa mère, dont le destin fut tragique.
C'est clairement un film où les femmes ont le pouvoir, car les hommes y sont montrés la plupart du temps comme grotesques, quand ce n'est pas l'archevêque qui porte une perruque et une moustache, mais je trouve ça jubilatoire ; c'est immoral au possible, mais qu'est-ce que c'est beau !