--- Bonsoir, voyageur égaré. Te voila arrivé sur une critique un peu particulière: celle-ci s'inscrit dans une étrange série mi-critique, mi-narrative, mi-expérience. Plus précisément, tu es là au premier épisode de la huitième saison. Si tu veux reprendre la série à sa saison 1, le sommaire est ici :

https://www.senscritique.com/liste/Vampire_s_new_groove/1407163

Et si tu préfères juste le sommaire de la saison en cour, il est là :

https://www.senscritique.com/liste/soul_s/3323463

Et si tu ne veux rien de tout ça, je m'excuse pour les parties narratives de cette critique qui te sembleront bien inutiles...---


Je suis revenue. J'ai fait une pause, je pensais que c'était fini, pour toujours. Les sirènes l'année précédente, la traversée, ma mégalomanie, leur absence. J'ai débarqué à l'autre bout du monde, ai laissé rentrer le navire sans moi. Les quelques amis qui me restaient partis au large, déçus de moi certainement, de mon irresponsabilité, mon aléatoirité. Ne reste que Lycaon a mes côtés, vieux fantôme toujours près de moi même dans l'absence, éternel optimiste à ne voir que mes qualités, ou bien à prendre mes défauts pour des forces. Fini le mois-monstre, fini la vie sociale d'une humanité forcée, retour au cœur de la nature et du monde des esprit. Là les forêts étaient ponctués d'autels humbles pour des divinités craintes et adorées, innombrables, derrière chaque nouvelle pousse, chaque cour d'eau, chaque montagne. Le shintoïsme et ses milliards de fantômes. Une errance plutôt qu'un voyage, à la fois silencieux et bourdonnant de pensées, des pensées qui, en un an de rupture, m'ont reconduit vers la créature que j'ai été, et celle que je voudrais devenir, vite, au risque d'être maudite à hanter éternellement un rêve inachevé.


Et c'est comme ça que je suis revenue au mois-monstre, dans la réminiscence d'une année trouble et pourtant essentielle, sorte d'hommage, ou plutôt une façon d'ancrer éternellement tout ce qui s'y est passé et comment j'en ai été transformée. Je ne promet pas que chaque film de fantôme à découvrir m'évoquera un souvenir, mais du moins je compte sur les éternels pour être les meilleurs alliés dans ce parcours introspectifs. Car si il y a bien une chose que le Fantôme de l'Opéra, premier film du mois, m'aura appris d'entrée de jeu c'est ceci : le fantôme n'a pas attendu le cinéma pour se réveler. Car certes non il n'y a pas vraiment de fantôme dans le fantôme de l'opéra, mais justement : j'ai l'impression d'être déjà arrivé en fin de mois, et de constater qu'en un siècle d'évolution du cinéma mon monstre s'est installé et a développé son sujet au point de pouvoir s'effacer tout en restant grâce à toute la symbolique qu'il véhicule. Une créature qui hante un vieux monument chargé d'histoire, dont le repaire serait la salle des tortures, probablement une âme innocente ayant péri ici et cherchant vengeance, l'esprit s'enflamme d'un contexte si bien connu, si bien utilisé et exploité jusqu'à la corde, et peut importe finalement de savoir si Lon Chaney est mort ou vivant, il est un fantôme, même sans en être un. Nous sommes en 1910 pour l'écriture du roman, et 15 ans plus tard pour son adaptation, mais nous ne sommes plus à ça près : le mythe du fantôme est iconique depuis des siècles, depuis toujours même, depuis probablement que la première âme a découvert le concept de la mort, a contemplé un corps sans vie et s'est demandé "mais qu'est-il arrivé à celui qui habitait là ?". Le cinéma n'est qu'un souffle dans l'Histoire de la légende du fantôme, au moins aussi vieille que la religion. Pas un souffle très intéressant d'ailleurs au premier abord, car raconter une histoire en image et en son, pour une créature intangible et muette, qui ne se raconte que dans les tourments internes de ses victimes, ça ne semble pas si intéressant que ça. C'est pour ça d'ailleurs peut-être que les premiers fantômes au cinema ne sont pas vraiment des fantômes. Fantômas, et maintenant ce "Fantôme de l'opéra". Dès la naissance du cinéma, le fantôme peut se permettre de n'être qu'un clin d'œil, une référence que tout le monde a, une notion du langage courant. C'est fascinant, car c'est la première fois que je suis confrontée à un monstre aussi colossal. Même le loup-garou qui existe dans les légende païennes depuis des siècles sa eu besoin de se ré-inventer et de se re-définir au cinéma. Mais il semble que le fantôme n'ai pas besoin de s'encombrer des présentation. Après tout, il est là depuis toujours, non ?

Zalya
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le 2 oct. 2025

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Zalya

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