Le Lorax
5.5
Le Lorax

Long-métrage d'animation de Chris Renaud (2012)

J'avais un vague souvenir de la bande annonce de ce film. Très vague. Ça m'est revenu pendant le film. Le film est pas très bon. La bande annonce n'était pas très affolante non plus.

Je n'ai pas lu le bouquin. À voir le film, je suis curieux de le parcourir. Dr. Seuss a l'air de ne rien connaître à la dramaturgie. il a un jour eu une prise de conscience sur la nature et il s'est dit qu'il allait tenter de contaminer son prochain. Mais c'est assez lamentable. Mais bon, j'y reviendrai.

Le premier gros problème de cette histoire, c'est l'univers : il est d'une pauvreté inimaginable. Lorsqu'on propose un monde parallèle dans un dessin animé, il est toujours bien de nous montrer le fonctionnement de la société. Au lieu de ça on a droit à des chansons et quelques gadgets pour faire joli... mais rien qui ne nous explique comment tout cela fonctionne. Au point qu'on en arrive facilement à trouver des incohérences : dans un monde où les arbres ne sont plus, comment fait-on pour produire du papier ?

Ensuite, c'est la construction en flash back qui pose problème. En mêlant deux timeline différentes, et donc deux héros différents, les auteurs se privent de tout enrichissement de l'un ou de l'autre. Personnellement c'est le jeune Gashpilleur qui m'intéressait. Son histoire devient même intéressante lorsqu'il sombre totalement du mauvais côté de la force, qu'il devient un vrai méchant. C'est d'aileurs un rare moment où l'univers (la maison-fabrique) est plus ou moins creusé.

Enfin, c'est ce rythme effreiné. Tout va trop vite. D'un côté parce qu'il y a deux histoires en une, de l'autre parcequ'il y a trop de blagues qui ne durent que 1 ou 2 secondes. Jamais le temps de respirer. Le pire est de constater qu'au final il ne se passe rien grand chose, que les conflits sont très rares, et que le film n'est jamais qu'une leçon à apprendre. C'est d'ailleurs là où le bât blesse. Le film s'adresse plus au spectateur qu'à ses personnages. Résultat des courses, lorsque le héros doit convaincre la population de laisser pousser une graine, l'argumentaire est très mince... parce que l'auteur sait que le spectateur n'est pas aussi stupide que les habitants de Thneedville. Et du coup, il est impossible de croire au changement d'avis de la population, c'est trop radical pour le peu qui est développé. Pire, au vu des maigres arguments, c'est à se demander si Dr Seuss lui-même sait en quoi les arbres nous sont réellement utiles... Mais bon, on va dire qu'il a simplifié l'explication pour que les gosses les plus stupides au monde puissent comprendre.

Tout n'est pourtant pas à jeter. Parmi tous les gags qui sont jetés pêle mêle, il y en a qui sont pas mal. Avec un meilleur traitement j'aurais ri. Mieux, il y a de moments où j'ai souri ou poussé un petit 'ah' de plaisir (c'était pour le vieil escargot chinois). Et puis s'il n'y avait eu qu'une histoire, celle de Gashpilleur et que l'on s'attardait un peu plus sur son évolution négative avant qu'il ne se rachète, il y aurait eu de quoi faire un très bon scénario.

Pour ce qui est du graphisme, je dois dire que le design des personnages et mêmes des décors ne m'a pas beaucoup emballé. Je n'aime vraiment pas quand on représente des êtres humains dans cette technique. Ça manque de personnalité. Les textures, en revanche, sont très bien rendues. Même ces arbres que je trouve moche, et bien je reconnais que leur feuillage, aussi absurde puisse-t-il être, donne envie d'être touché.

Enfin, les choix musicaux laissent plus qu'à désirer. Déjà qu'il faut se coltiner un langage 'cool', un humour 'cool' (cynisme mêlé à du scepticisme teinté d'un 'monsieur-je-sais-tout'... un peu à la "Avengers" et plein d'autres productions jeunes), si en plus il y a des chorégraphies foireuses pour des textes assez redondants sur des mélodies repompées un peu partout... D'ailleurs, le générique de début donne vraiment un aperçu de ce qu'est le film. En effet, ce n'est jamais une bonne idée d'entamer une chanson après 1 minute d'histoire seulement, et de la clôturer avec des paillettes comme s'il s'agissait du final précédent le générique de fin...

Bref, "The Lorax" est un film pro-écolo un peu facile. je n'ai rien contre le message, mais ça aurait été bien de raconter quelque chose à côté et surtout de réellement défendre ce message. Il y avait pourtant de la matière à faire mieux (situations, personnages) mais tout reste d'un très bas niveau... sauf le travail graphique qui est quand même assez réussi au niveau des textures.
Fatpooper
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le 19 nov. 2013

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