Meurtre à la mode.

Deux enquêteurs, les Hillman, ont en charge une affaire dans le milieu de la mode, où les mannequins de la marque La femme se font assassiner.

En voyant ce film, précurseur des giallo, difficile de croire que Mario Bava ne s'en est pas inspiré pour réaliser Six femmes pour l'assassin, tant les jeux de couleur y sont similaires, et par le fait qu'on y croise des mannequins. Or, à l'exceptions des pays scandinaves, Mannekäng i rött n'est jamais sorti dans le reste du monde, et il aura fallu attendre 2021 pour une large diffusion par Netflix. Une coïncidence qui rend néanmoins ce film assez surprenant, avec ses couleurs pop, et une très belle mise en scène faite essentiellement de plans larges, où nous sommes dans un whodunit à la Hitchcock. D'ailleurs, ce film est le deuxième d'une série (de cinq) où chacun des titres comprend une couleur, mais ici, il n'y a pas vraiment de sang. Seulement des personnages assez surprenants, comme le duo d'enquêteurs qui semble totalement à la ramasse, ou la présidente de cette société de haute couture qui mène ses mannequins d'une main de fer malgré son infirmité qui la cloue dans un fauteuil roulant grinçant.

En voyant ce film, on pense aussi étonnamment à du Douglas Sirk dans les jeux de lumière, plus généralement le travail sur la photo, mais c'est avant tout une enquête policière assez amusante, bien que le dénouement soit totalement invraisemblable, au pont qu'on se demande le rôle des enquêteurs.
Tout comme la série de films suédois déterrée par Netflix en 2021, je trouve ça passionnant de découvrir le cinéma suédois autrement que par le prisme Ingmar Bergman, car il est d'une réelle invention.