Striptease for the Dead

En 1985, John Russo, ex-associé de George Romero et co-scénariste du fameux premier opus de la saga horrifique, décide de lancer son propre film de zombies en concurrence au Jour des morts-vivants de Romero, les deux hommes s'étant alors sévèrement disputés depuis. Il vend donc l'histoire de son roman "Le Retour des morts-vivants" au scénariste Dan O'Bannon (Alien, Lifeforce...) qui en extirpera le contenu et le transformera en un scénario frappadingue gorgé d'humour noir et de passages gore.

En résulte l'un des films de zombies les plus fun et les plus sanglants des années 80. Si la trame de base du scénario lorgne bien évidemment du côté de la trilogie de Romero, le film étant censé être à l'origine une suite à La Nuit des morts-vivants, le reste du long-métrage nous promet une péripétie absolument jouissive où le burlesque va s'allier au gore pour un enchaînement de situations totalement déjanté. Deux curieux, un produit expérimental servant à ranimer les morts qui s'échappe, la fumée monte au ciel, crée de la pluie et se verse sur un cimetière voisin, transformant les personnes résidentes sous terre en véritables zombies assoiffées de cervelles.

Si cette intrigue est pour le moins tirée par les cheveux (n'ayant d'ailleurs plus rien à voir avec le roman), elle reste tout de même sacrément fendarde, les nombreux personnages se rejoignant dans un joyeux bordel sanguinolent où employés de manufacture, punks et crémateur vont devoir affronter une horde de zombies très affamés. Originalité (facilité ?) : ces derniers peuvent courir, penser et même parler, n'hésitant ainsi pas à appeler du renfort, en l'occurrence de la chair fraîche.

Bien moins sérieux que les films de Romero, Le Retour des morts-vivants possède donc son charme propre avec son lot d'humour et de gore. L'interprétation est convenable (avec la présence de Clu Gulager et de la sexy Linnea Quigley qui nous offre ici un strip-tease mémorable), les maquillages réussis et la mise en scène dynamique de Dan O'Bannon nous tient en haleine 1h30 durant. Entre moments de rigolade, purs frissons et séquences gorissimes cultes, ce premier volet d'une saga inégale reste incontestablement l'un des meilleurs films du genre !