Le Temps d'aimer et le Temps de mourir par Kieran_h3ld

Le Temps d'Aimer et le Temps de Mourir de Douglas Sirk, est un film en temps de guerre, mais son approche est différente. Il est tourné tel un mélodrame, de plus il se place à l'arrière, pendant la permission d'un jeune soldat allemand, Ernst Graeber.
Pensant retrouver ses parents et sa petite vie paisible pendant 3 semaines, il va vite déchanté. Villes en ruines, êtres chers disparus, bombardements à répétition... Il a tout simplement quitté un front pour un autre. C'est comme ca, la guerre est pareil pour tout le monde, soldats comme civils.
Mais malgré tout il faut tenter de passer outre, de penser à autre chose, d'oublier, car comme le dit si bien Reuter " notre temps de permission, c'est notre temps vie. Ici 3 jours valent 10 ans".
Pour cela il va être aidé de la sublime Elizabeth Kruse. Jouée par la belle Liselotte Pulver - dont je suis tombé amoureux au moins autant et aussi vite que Graeber - Elizabeth est une femme forte, courageuse, refusant de céder à la peur et de se cacher sans cesse dans les caves et abris.
La magnifique histoire d'amour entre les 2 jeunes tourtereaux nous donne de l'espoir et  un peu de vie, à l'image des camarades de chambrées d'Ernst retrouvant leur gaieté quelques instants à travers les récits du jeune homme. Ici au milieu des décombres et des impacts d'obus, un simple détail semble magnifique. Une pousse de persil, un arbre renaissant, une porte pleine de messages, un restaurant clandestin et sa cave où la guerre paraît ne pas exister.
Mais très vite la réalité frappe à nouveau, la foi est mise en doute, la peur est présente comme on peut le voir la première fois oú Elizabeth et Graeber s'enfonce dans le bunker.
Et le pire intervient le jour où la fin de la permission à sonné, un retour en Russie tel un appel à la mort, autant pour l'un que l'autre.
Tout ça pour arriver à ce final terrible, la lettre d'Elizabeth, la sublime partition, la mise en scène léché et surtout la mort. La mort d'Ernst Graeber dans le film, mais bel et bien la mort d'un fils pour Douglas Sirk, qui vient ici mettre en scène le dernier souffle de son fils mort lui même au front.
Que dire de plus, pas grand chose. Le Temps d'Aimer et le Temps de Mourir c'est indispensable, ca fait du mal, ça fait du bien, ça fait pleurer, ça fait rêver (Liselotte Pulver je t'aime), mais surtout ça fait rester bouche bée un bon bout de temps. Immense film.

Créée

le 12 avr. 2022

Critique lue 28 fois

1 j'aime

Kieran_h3ld

Écrit par

Critique lue 28 fois

1

D'autres avis sur Le Temps d'aimer et le Temps de mourir

Le Temps d'aimer et le Temps de mourir
guyness
8

Un mélo, dit en sous-sol

On confond trop souvent ce qu'est l'essence d'un vrai mélo avec ses excès caricaturaux, ou, pire, avec ses versions outrageusement ratées. Revenir aux fondamentaux est pourtant simple: on retrouve...

le 2 oct. 2015

39 j'aime

4

Du même critique

Sleepy Hollow - La Légende du cavalier sans tête
Kieran_h3ld
8

Critique de Sleepy Hollow - La Légende du cavalier sans tête par Kieran_h3ld

Sleepy Hollow c'est sans aucun doute le film le plus Burtonien de la filmographie du bonhomme, tout est poussé à l'extrême dans ses obsessions, ça en est presque caricaturale, mais comme vous avez pu...

le 18 avr. 2022

4 j'aime

Athena
Kieran_h3ld
7

Ma cité à craquée

Après son excellent Le Monde est à toi, Romain Gavras fait son grand retour sur Netflix (malheureusement), dans un tout autre registre que son précédent film. Cette fois, accompagné de Ladj Ly au...

le 23 sept. 2022

3 j'aime

1

Créatures célestes
Kieran_h3ld
8

Créatures Terrestres

Après 3 longs métrages de très mauvais goût (mais très bon), trash et ultra gore, Peter Jackson sort un peu de sa zone de confort en se réappropriant un fait divers tenu dans les années 50, dont on...

le 26 août 2022

3 j'aime