Cette franchise est en constante évolution. Finie madame Voorhees qui n’a pas survécue à sa décapitation du premier film (bon, c’est rare qu’on y survive). C’est son fils Jason, qui deviendra la star de la franchise, qui prend la relève.
On pourra s’exaspérer de ce nouveau trou scénaristique : en 20 ans, il n’a jamais cherché à retourner voir sa mère ? Il a préféré vivre en ermite tout seul dans la forêt ? Bon, admettons qu’il ne tenait pas à elle. Mais alors pourquoi vouloir venger sa mort ? Quoi qu’il en soit, Jason est donc un jeune adulte dans cet épisode, un humain difforme qui se déplace avec un sac sur la tête. Eh oui, dans ce film, Jason n’a pas encore son célèbre masque de hockey. C’est vêtu d’un sac à patate avec un trou pour son seul oeil valide qu’il commettra ses crimes.
Ecrit en moins d’un mois, tourné en seulement deux mois et monté en quelques semaines, le film a ainsi pu sortir pile un an après le premier épisode. On pourrait penser qu’un laps de temps si court aurait un impact sur la qualité du produit final. Et pourtant, cet épisode est bien meilleur que le précédent. Le démarrage est juste un peu lent. Il y a tout d’abord 5 minutes de flashback qui nous résument tout le premier film.
La qualité du jeu d’acteur est vraiment un cran au-dessus de l’épisode précédent. La réalisation de Steve Miner est plus énergique et nous accroche plus. Par contre encore une fois, il y a ce besoin incompréhensible de mettre tous les acteurs à poil avant de les tuer. En parlant des meurtres justement, ils sont plus nombreux que dans le premier film mais reste peu gores. Le sang coule à flot, mais on ne va pas voir les tripes des gens. Ils ne sont pas non plus les plus inventifs de la franchise.
Cet épisode nous permet donc de découvrir le véritable antagoniste de cette franchise à venir, capable de vous faire fuir sans dire un mot (car il ne parlera jamais). Mais la fin du film reste un peu une énigme. Tout d’abord Ginny et Paul parviennent à stopper Jason à coup de machette dans l’épaule. Jason est laissé pour mort au sol, se vidant de son sang. Ginny et Paul retournent alors dans leur cabane où Jason va surgir par une fenêtre pour attraper Ginny. Fondu au noir, au petit matin, des ambulanciers récupèrent Ginny et s’en vont, sans répondre à sa demande d’où est Paul. Fondu au noir sur le générique. Il faut se rendre dans les bonus du DVD pour comprendre la fin.
Le film devait être en deux parties. Dans le film suivant, on aurait suivi une Ginny qui se remet du traumatisme et qui, de retour à la fac, découvre le cadavre de Paul dans sa chambre étudiante, un trophée déposé par Jason. On l’aurait alors suivi en mode badass retourner à Crystal Lake pour traquer et tuer Jason. Mais Amy Steel a refusé de reprendre son rôle, ce qui nous a privé de la suite de cette histoire et a laissé le spectateur avec un film incomplet.
Malgré sa fin, on ne peut pas nier que ce film est largement supérieur au précédent. Ce n’est pas non plus un film exceptionnel, on faisait déjà largement mieux en 1981. Mais il comporte tous les codes des slashers qu’on recherche en regardant un film d’horreur au début des années 80. Il devait être hautement perturbant et impressionnant à l’époque.