le 22 mai 2024
Un paradis infernal ?
Le Village aux portes du paradis est un long-métrage que l'on peut qualifier de contemplatif, ayant pour centre de gravité ses paysages. Mo Harawe, son réalisateur, se permet très fréquemment le luxe...
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Le Village aux portes du paradis est de ces films qui font comprendre pourquoi le cinéma est nécessaire : quand tout un monde est donné à voir dans un regard, une moue, un geste ; quand le choix d’une image, d’une lumière, d’un plan, donne à penser au-delà de leur durée ; quand des corps, des voix, des attitudes condensent l’universel. Ce film est le premier de son réalisateur : mais il porte en lui toute la tradition du cinéma et de ce qu’il peut faire – même si cela peut parfois virer à l'exercice d’école (mais, dans mon enthousiasme, j’aurais bien envie de mettre cela aussi au crédit du réalisateur, qui place au centre de l’intrigue de son film l’école où va le petit Cigaal, personnage lui-même central).
Le Village aux portes du paradis est beau : formellement, grâce à une photographie léchée et une réalisation exigeante ; mais aussi moralement, par la manière de montrer la vie et l’humain sans fioriture, sans faux-semblant, sans mensonge. On a là un condensé d’humanité qui est grande par sa banalité – dans un contexte de guerre qui l’est hélas tout autant – et si ce film est de part en part émouvant, c’est qu’il semble ne vouloir rien démontrer, tout à son intention de montrer : c’est en cela qu’il représente ce que peut le cinéma.
C’est un film long (deux heures et quart) et d’une grande lenteur, laquelle est accentuée par le jeu minimaliste des acteurs-personnages, ramené souvent à des poses. Mais lenteur ne veut pas dire manque de rythme : les ellipses (petites ou grandes), les alternances entre champ et hors champ (quand, par exemple, un personnage hors champ, présent par sa voix seule, entre à l’image), le surgissement du mouvement dans une scène apparemment figée, les menues variations des expressions dans la pose d’un personnage, l’animation des étoffes ou du sable par le vent, voilà autant de moyens de rythmer la narration, même quand elle semble parfois se confondre avec une description, à la manière d'une ekphrasis épique.
Le Village aux portes du paradis nous y transporte – même s’il filme les portes de l’enfer.
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Créée
le 14 avr. 2025
Critique lue 115 fois
le 22 mai 2024
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le 14 avr. 2025
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le 11 avr. 2025
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