"De leurs propres ailes" de Daniel Barnz partait avec une ambition noble : porter à l’écran l’histoire d'une jeunesse déterminée à changer son avenir. Pourtant, ce projet, qui promettait d'être inspirant, se heurte à une exécution décevante et sans relief.


Avec une note de 4/10, je reflète ici mon sentiment d’avoir assisté à un film sincère, mais dramatiquement inabouti. Le problème principal est son incapacité à transcender son sujet : à force de vouloir plaire et inspirer à tout prix, le film en oublie de raconter une histoire véritablement vibrante. Ce qui aurait pu être un plaidoyer vivant pour l'espoir et la ténacité devient une succession de clichés éculés et de dialogues souvent déconnectés du naturel attendu.


Narrativement, De leurs propres ailes suit un chemin tellement balisé qu’il en devient ennuyeux. L’absence de prise de risque étouffe toute possibilité d’émotion forte. Chaque "obstacle" rencontré par les personnages est surmonté de manière si mécanique que l’on devine trop souvent la suite avant même que les scènes ne s’installent.


Les personnages, qui auraient dû porter le film par leur complexité et leur humanité, se réduisent ici à des archétypes convenus. Leurs motivations, leurs dilemmes, tout semble survolé sans jamais être creusé. On reste spectateur quand il aurait fallu devenir complice ou témoin ému.


Même la mise en scène, correcte mais impersonnelle, échoue à compenser cette faiblesse narrative. À force de prudence et de calcul, Barnz livre un film propre, mais lisse et inodore. Aucun choix formel fort ne vient bousculer le spectateur ou accentuer la portée du récit.


Il est vrai que quelques instants sincères émergent çà et là — souvent grâce à l’engagement de certains jeunes acteurs —, mais ils restent trop isolés pour inverser la tendance générale. Au final, c’est un goût amer qui persiste : celui d’une belle opportunité gâchée.


En résumé, De leurs propres ailes avait tout pour nous toucher, mais en refusant d’oser, il finit par ne rien raconter de marquant. Un film qui voulait nous faire rêver d’envol et qui, hélas, reste cloué au sol.

CriticMaster
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le 28 avr. 2025

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