C’est marrant de voir fleurir les commentaires sur 50% des films du MCU qui sortent ces derniers temps: “Le renouveau”, “enfin la relève” et autres “Marvel is back!”. On avait déjà eu la chose sur le tiédasse Thunderbolts* en début d’année, ou sur le cyniquissime Deadpool & Wolverine plus en arrière. Alors du coup, quand je vois le même genre de réactions pointer le bout de leur nez sur ce Fantastic Four, je me méfie. Non pas que je n’ai pas envie d’y croire, il faudrait que moi-même je sois sacrément masochiste pour me rendre en salle en espérant y voir une énième bouse, mais il y a bien longtemps que la formule Marvel me sort par les trous de nez.


Hélas, j’ai en effet eu raison d’y aller sans trop en attendre. On est pas dans ce que Disney a fait de pire (cf le dernier Captain America), mais ça reste sacrément mauvais.


Car le vernis 60s rétrofuturiste façon Jetsons (par ailleurs plutôt laid dans sa grisaille permanente) n’enlève rien à la plate redondance de la formule Marvel : un second degré permanent qui désamorce toute forme de danger ou d'iconisation, des enjeux absents du fait de règles de l’univers jamais établies et où l’on peut tout faire (téléportation, vitesse lumière, utilisation de trous noirs pompés d’Interstellar...; Reeds est un génie, il n’y a donc aucune limite), ainsi qu’un néant en terme de sentiment héroïque tant l’action est complètement décorrélée des personne qu’elle est censée sauver, la population n’étant présente que par un amas de journalistes interchangeables représentant l’opinion publique.


Globalement, ça sent le sapin dès les premières minutes avec ce montage qui expose l’origin story des Fantastic Four en deux temps, trois mouvements. Si l’idée peut paraître bonne sur le papier, le spectateur étant à priori au fait des événements par les trois films précédemment sortis (cherchez l’erreur), il en résulte qu’aucune attache n’est créée avec les personnages de ce récit particulier. Ils ne sont que les fonctions d’une licence bien connue, et s’avèrent ainsi profondément antipathiques. Jamais développés, libérés de leurs traumas sans que nous les ayons accompagnés dans leur lutte, ils sont simplement des figures vidées de leur humanité, rajoutant à la palette terne de l’ensemble du métrage.


Et la surabondance de Pedro Pascal à l’écran (9 apparitions sur nos écrans en 2024-2025), complètement désincarné ici, ne fait que rajouter à l’apathie généralisée d’un projet sur rail. Ajoutez un Galactus risible dès qu’on le voit à la lumière du jour, une Surfeuse creuse, bien loin de la profonde mélancolie qui habite normalement Norrin Radd, et deux femmes dont la seule fonction se réduit au rôle de mère protectrice, et vous obtenez, sans surprise, le 37ème épisode inutile d’une saga qui ne veut pas crever, et qui ne raconte toujours rien.


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le 20 août 2025

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Frakkazak

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