Premier film recommandé par Chatgpt, et la suggestion était plutôt chouette.


Evidemment quand je mate ce type de film, le 1er réflexe est de googler "tarantino + eddie coyle" et comme quasi à chaque fois ça ne loupe pas, il ne fait aucun doute que Tarantino est un immense fan du film. Avec un indice évident, le nom d'un des persos est "Jackie Brown", et il y a évidemment des ponts entre les deux intrigues policières, que ce soit dans leurs aspects réaliste, cru, lent, posé, assez humain aussi.


La facture légèrement téléfilmique pourrait rebuter, mais ça n'entrave pas une certaine forme de classe, une épure, avec cela dit quelques très beaux plans assez emblématiques, je pense notamment à l'ultime rencontre entre Mitchum et le flic dans un bar plongé dans l'obscurité qui caractérise parfaitement la bascule progressive dans une atmosphère mortuaire où le tragique devient imparable.


Mais cela se produit lentement, sans crier gare, avec une certaine atmosphère de légèreté, sans lourdeur, ni pathos. Bref le film est particulièrement fin.


La fin est assez grandiose, parce qu'elle joue l'anti-climax. L'ironie dramatique est totale, le spectateur a toutes les cartes en main, le personnage principal n'en a aucune. Et l'on assiste impuissant au déroule glaçant et imperturbable des événements. J'aime beaucoup de procédé où le suspense est totalement annihilé (un peu comme dans le final d'"audition" ou plus romantique dans "su-ki-da), on sait ce qui va se passer, et ce qui va se passer se passe.


"Tu as le choix" lui répète incessamment le flic. Mais toutes les portes se sont déjà refermées sur le héros (Mitchum au sommet quand il interprète les mecs moyens).

Ceux qu'il s'apprêtait à trahir ont déjà été trahis par un autre, et il va quand même porter le chapeau de la dénonciation. Terrible.


C'est aussi une description intéressante du banditisme. Très administrative. Ici l'enjeu est logistique, comment renouveler constamment le stock d'armes, coup après coup, comment organiser les échanges et les points de rencontre, ce qui donne le côté un peu austère du film dans sa grosse première moitié. Mais c'est assez inédit à mon sens.


Et un dernier mot pour Peter Boyle, totalement sous-côté comme acteur, mais constamment mémorable.


Bon ptit film.


Merci Chatgpt.

KingRabbit
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Journal du roi lapin - Films 2025 et Films recommandés par chatgpt

Créée

le 14 août 2025

Critique lue 10 fois

1 commentaire

KingRabbit

Écrit par

Critique lue 10 fois

1

D'autres avis sur Les Copains d'Eddie Coyle

Les Copains d'Eddie Coyle
Dalecooper
8

La Classe!!

Pur polar 70's, The friends of Eddie Coyle est une pépite du genre injustement méconnu. Tiré d'un roman de George V.Higgins, dont A.Dominik a récemment adapté Killing Them Softly, les deux films...

le 20 déc. 2012

10 j'aime

1

Les Copains d'Eddie Coyle
p3i
6

Critique de Les Copains d'Eddie Coyle par p3i

Je pense simplement qu'aucun personnage de ce film ne fascine, ni dans le bien ni dans le mal. C'est une peinture du quotidien du mitan et c'est juste triste. De ce point de vue réaliste, c'est un...

Par

le 18 mars 2020

5 j'aime

Les Copains d'Eddie Coyle
Boubakar
7

Bob la balance.

Jamais sorti au cinéma en France (il sortira en vidéo vingt ans après !), ni en dvd, ou blu-ray ; il en faut pour découvrir ce film de Peter Yates, qui bénéficie pourtant d'une grosse réputation, en...

le 20 mars 2019

5 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
KingRabbit
8

Peckinpah Hardcore

Le film va diviser... Encore plus que d'habitude pour du Tarantino, mais sur le plan moral essentiellement, là où les précédents Tarantino décevaient également sur la forme, avec des films...

le 25 déc. 2015

263 j'aime

26

Batman & Robin
KingRabbit
9

Pourquoi j'aime (sincèrement) "Batman et Robin"

Je vois bien ce petit jeu qui consiste à se moquer plutôt méchamment et bassement de ce film en tournant en dérision tous ses côtés un peu débiles volontaires ou non. Mais j'aime vraiment bien Batman...

le 16 juin 2013

167 j'aime

26

Battle Royale
KingRabbit
7

Souvenirs de collège

Je me souviens, il y a une douzaine d'années, quand je n'étais qu'un collégien d'1m57, de la salle de perm, à la cour, jusqu'aux couloirs étroits menant au réfectoire, se murmuraient avec insistance...

le 8 sept. 2013

128 j'aime

5