Le "vieux" cinéma Japonais demeure de ceux qui témoignent sans conteste d'une véritable âme qui ne semble pouvoir se dépérir. Peut-être cela est dû aux caractéristiques ; aux codes d'un peuple et d'un genre si différents qui rendent ainsi leur cinéma exotique et sympathique lorsque l'on s'y plaît. A partir de là, les 3h20 en noir / blanc ne font plus peur, même de nos jours. Bon ; je sais malheureusement que l'intérêt pour ce film - génial pourtant - se réserve de plus en plus aux vieux emprunts de nostalgies, ou à une jeune "élite" du domaine culturel cinématographique. peut-on vraiment en vouloir à nos générations de ne pas trouver bonheur dans du film étranger de 3h20 en noir-blanc ? On peut s'en désoler mais ça reste tout de même tout à fait compréhensible ; voire normal. Pour la jeune élite qui s'engorge dans les écoles de cinéma, on retrouve le grand lot de ceux qui le regardent pour vanter leur culture où leur prétendu goût, ou, plus bêtement, l'exploit de visionnage. La culture, il y en a. Du goût, aussi. Un exploit de visionnage, sans doute si le genre n'est pas notre tasse de thé.

Mais je pense que les 7 samurais (j'y arrive enfin) est avant tout un film très "simple" sur sa forme : des paysans cherchent à défendre leur village à l'aide de sept combattants face à un groupe de bandits. Rien de plus. Ici, pas de surenchère, pas de prétentions bêtes, pas de grands questionnements implicites, le film a ça pour lui qu'il est incroyablement simple à suivre, même pour un profane.
Si la forme est basique le film n'est néanmoins pas bête dans son fond. Il témoigne quand même de grands discours implicites (comme le questionnement sur la valeur d'une cause, même biaisée avec le manque d'honnêteté des paysans ; d'ailleurs, le thème de la pauvreté de la paysannerie est récurent à tout le film, ...) mais le réalisateur est assez bon pour nous accrocher sans avoir à aller si loin. les 7 samurais ne fait pas partie de ces films qui nécessitent de grandes réflexions pour en comprendre le génie, comme nécessite souvent Kubrick. Les 7 samurais est déjà génial à son simple visionnage.
Tout ce gros discours pour dire que je n'ai pas vu ce film comme un monument pénible duquel il faut en venir à bout. Ni comme un modèle du genre à apprécier ; puis à comprendre pourquoi il doit être apprécié. Je suis pas un vieux, mais je pense avoir aimé le film comme eux. Simplement, en appréciant la forme, en repérant quelques éléments implicites sans avoir prétention d'y avoir repéré toutes les subtilités, avec un amour du genre finalement accru. L'exploit du film, vis-à-vis de moi qui suis encore jeune public, était sans doute d'avoir su me retenir à mon siège jusqu'au bout sans jamais remarquer les 3h20 du film. Et on était 2 dans la salle.
LeCactus

Écrit par

Critique lue 379 fois

3

D'autres avis sur Les Sept Samouraïs

Les Sept Samouraïs
guyness
9

Les sept s'arment ou raillent

Sept des plus grands -enfin connus- réalisateurs sont réunis dans une salle à la demande de l'association de tous les grands studios que compte la planète. L'enjeu est simple. Réussir le plus beau...

le 15 juil. 2013

270 j'aime

66

Les Sept Samouraïs
Chaiev
9

Le temps, et tous les droits

"Et en plus ça n'a pas pris une ride" concluait l'autre jour quelqu'un rendant un hommage vibrant à "Shichinin no samourai". Toute l'absurdité de ce lieu commun m'a sauté au visage aujourd'hui face...

le 10 juil. 2013

208 j'aime

46

Les Sept Samouraïs
DjeeVanCleef
10

AKIRA !

Ton monde existe pourtant avant le choc. C’est une certitude. Avec ses murs, ses limites. Il est minuscule, cloisonné, presque vétuste. Tu ne le sais pas encore, mais bientôt s’ouvrira la fenêtre...

le 7 déc. 2014

138 j'aime

34

Du même critique

Hunger Games : La Révolte, partie 1
LeCactus
4

Les débuts du commencement de l'introduction de l'aberrante révolte

Cette critique n'est pas une critique. Il s'agit plutôt d'une retranscription fantaisiste de ce nouveau chapitre de Hunger Games. Alors je vous le dit tout net : si vous cherchez de la critique...

le 15 nov. 2014

129 j'aime

38

Hunger Games - L'Embrasement
LeCactus
2

Les absurdes aventures de la pathétique femme à l'arc

Il était une fois, Katniss et son meilleur ami dans la forêt. - Vise bien Katniss ! T'as encore rien attrapé depuis ce matin ! Si seulement tu tirais aussi bien sur les animaux que sur les humains,...

le 6 déc. 2013

84 j'aime

28

In the Mood for Love
LeCactus
5

creuser un trou dans un arbre pour y murmurer ma critique

Je découvre Wong Kar Wai avec ce film. Sa méthode de travail particulière m'a intrigué : l'homme tourne des scènes, au hasard paraît-il, puis les complètent par la suite pour en faire un film. Une...

le 13 janv. 2014

54 j'aime

2