Personne ou presque ne représente mieux le cinéma enragé du japon que Takashi Miike. Les films mélangeant bains de sangs, foutreries diverses, sexe scandaleux et tortures se succèdent au sein de l'œuvre du japonais fou parmi les plus désinhibées du pays du soleil levant. Même si après réflexion, cette fois-ci c’est un peu plus doux.
Ici Miike se décide encore une fois à user de son triangle magique du cinéma : Sexe, écoliers et psychopathe pour accoucher d'un bébé engageant, fouillé dans la mémoire des films bis pour en extraire toute la substantifique moelle et nous le ressortir encore rougeoyante sur un plateau crade pendant que le cadavre de la bestiole dont il est extrait fini de se torde de convulsions musculaires.
Partant d'un schéma assez classique, le film joue néanmoins avec le spectateur en détournant constamment son attention vers de nouvelles choses en multipliant les péripéties afin de densifier ses personnages et de construire leur rapport et de bâtir un univers autour d'un groupe de personnages assez grand. Il en ressort de ce fait ce qui peut être ressenti comme un gros problème de rythme qui saccade oscillant entre différents personnages aux ambiances très différentes mais généralement constantes dans la déviance.
Ainsi, malgré des péripéties qui peuvent faire remplissage, et un problème de rythme parfois un peu dérangeant, ce Lesson of the evil est un film tout de même généreux montant lentement en force et en déviance pour afficher un final « Miikéen » tout à fait à la hauteur du bonhomme pour un film qui ne laissera pas sur sa faim un amateur de massacres à la japonaise.