Lucy
4.7
Lucy

Film de Luc Besson (2014)

Revendication d' une trentaine d'années de cinéma à travers ce film sur la potentialité cérébrale

De nombreux plans de Lucy, du dauphin jusqu'aux yakuzas coréens en passant par les voitures de police encastrées ou un taxi filant vers un hôpital, font véritablement voyager le spectateur dans l'univers visuel du réalisateur français.Après s'être essayé à plusieurs genres cinématographiques ( l'action,le biopic, le film d'animation, le drame entre autres) sans vouloir s'exposer médiatiquement outre mesure,Luc Besson ose finalement revendiquer son parcours artistique à travers Lucy.Ses derniers déboires supposés quant au mauvais fonctionnement et aux problèmes de gestion de sa Cité du cinéma,l'acharnement d'une critique face à son cinéma pluriel et toujours innovant ont dû le motiver pour délivrer un message à son sérail et pas seulement car l'humain en prend encore pour son grade dans ce nouvel opus.En deux mots: perfect timing.
En ce qui concerne le film même,Luc Besson prévoit la potentialité de l'utilisation du cerveau humain (sachant que l'homme n'en utilise que dix) par un malheureux concours de circonstances (l'absorption d'une drogue en forte quantité). Son "anti-héroïne" victime,Lucy, va donc expérimenter in vivo le changement de son métabolisme et s'approprier des potentialités inattendues. Bien sûr ce pourcentage absolu d'utilisation fascine autant qu'il rebute et Luc Besson cloisonne bien entre l'utilité de l'évolution cérébrale et les "effets secondaires". Confrontée à l'urgence vitale avant saturation de ses neurones,Lucy subit son infortune et réalise l'impact qu'elle produit sur les êtres humains ordinaires.Du drame de cette situation surgit l'incongru et donc d'autres twists en série savoureux car paranormaux.
Scarlett Johansson,après Under the skin, incarne à nouveau un être destabilisé dans son mode de fonctionnement et dans son environnement.Le résultat est le même: elle crève l'écran et s'ingénue à évoluer dans un éventail d'émotions lucides et contradictoires.Loin d'être un film sérieux,voué à l'action totale,Lucy joue sur plusieurs tableaux.Le réalisateur y réitère également son sens du didactique pour que le plus grand nombre ait accès à la connaissance. Du pur Besson dans sa démarche: généreux,drôle,dramatique et pesant le pour et le contre. Un grand moment de cinéma.
Specliseur
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le 10 août 2014

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