Cop Killer
Avant de devenir la terre promise de bobos, intellos et cols blancs de tous bords, New-York pouvait se targuer d'être une des villes les plus dangereuses au monde. En quelques années, son maire...
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le 20 avr. 2013
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Dès les premières secondes, William Lustig joue avec sa menace. A force de plans serrés, il tourne autour d'elle, capture sa gestuelle lente et mesurée, fétichise à l'extrême son uniforme et chacun de ses accessoires.
Le voilà, son boogeyman.
Il plante sa silhouette massive dans la nuit, dans une ville pré-Giuliani, avec tout ce que cela comporte de menace et d'ambiance putride. Un témoin assiste à la première agression... Sans réagir ni porter secours. Une autre victime, avant de terminer imprimée dans le béton, tente de sonner dans un hall d'immeuble sans que personne ne lui réponde.
Sous la caméra de Lustig, New York est chaotique. New York est dangereuse. New York est crasseuse. Car comment reconnaître cette menace quand le réalisateur brouille les pistes avec le personnage incarné par Bruce Campbell, avant de translater la paranoïa du spectateur vers une ville prise de psychose et ses habitants apeurés ? Paranoïa illustrée par une scène démente et choquante qui imprime immédiatement la mémoire.
Animé d'une atmosphère tendue, débarrassé de tout superflu, efficace dans son déroulement et fluide dans ses mouvements, Maniac Cop est un véritable plaisir de cinéma bis alternant le brutal et une certaine idée du burlesque, les codes des genres auxquels le film s'abreuve et un renversement des attentes du public.
Maniac Cop, c'est aussi un film de gueules, caractéristique depuis longtemps disparue du cinéma moderne, tout comme un archétype de l'industrie underground des années quatre-vingts, qui ne s'excusait pas d'exister ou d'emprunter des chemins de traverse impolis.
Le tueur, lui, impose sa silhouette puissante et fantomatique aux ténèbres de la ville, empruntant beaucoup à La Nuit des Masques, puis à Jason Voorhes, tout en s'emparant d'une figure popularisée par nombre de séries B de l'époque, tout en questionnant, mine de rien, ce qu'elle représente et les répercussions de sa violence déployée à l'occasion d'un micro-trottoir féroce.
Tout cela seulement trois ans avant la secousse tellurique de la violence de l'affaire Rodney King et de la perte de confiance dans l'institution. Et même si Maniac Cop privilégie le plaisir immédiat de la production underground dont il s'impose comme l'un des fers de lance, cette amorce de réflexion lui permet néanmoins d'être moins primaire que certains gardiens du temple du bon goût semblent le considérer, avec une forme de dédain ou de condescendance.
Behind_the_Mask, ♪ … And he's killing like he's never done befooorrre... ♫
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le 31 oct. 2025
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