Ma vidéo critique sur Marche ou Crève
Et si les producteurs avaient envie de ressortir une nouvelle adaptation d’une nouvelle de Stephen King ? On le sait, la plupart de ses nouvelles et de ses romans ont eu le droit a une adaptation à l’écran (parfois des bonnes, parfois des mauvaises). Aujourd’hui, on s’intéresse à une histoire sortie en 1979 qui, comme souvent, a plu a la majorité de ses lecteurs. Réalisé par Francis Lawrence qui avait déjà réalisé la majorité des films Hunger Games, il revient sur un registre qu’il connaît bien, la battle royale. 50 participants pour un seul gagnant à cette grande marche. Et donc, est-ce que cette adaptation vaut le coup ? En toute honnêteté, c’est sympathique à voir mais ce n’est pas sans défaut pour autant car on les ressent bien pendant le visionnage.
Cette critique se concentrera sur le long-métrage en lui-même seulement et ne sera pas une comparaison avec le roman qu’il adapte.
Ray Garrati est un jeune homme qui a « l’honneur » de participer à la grande marche, une compétition qui a lieu tous les ans. Cependant, cette compétition s’avère dangereuse pour les participer car cette marche est sans fin jusqu’à ce qu’il y ait un seul gagnant et les perdants sont abattus froidement. Qui remportera cette compétition et sauvera sa vie ?
Positif
- Ray Garraty (Cooper Hoffman) est notre protagoniste de ce long-métrage, c’est un jeune homme qui souhaite participer pour des raisons personnelles intéressantes malgré l’inquiétude de sa mère. Il est intéressant comme protagoniste et on a l’impression qu’il est le plus motivé à gagner quand on connaît ses raisons.
- Peter McVries (David Jonsson) est le premier ami de Ray pendant la marche. C’est un jeune homme simple avec des rêves simples même si on ignore ce qui le motive réellement ici. Après, il a un bon fond et il est réellement attachant quand on voit ses nombreuses interactions avec Ray.
- Billy Stebbins (Garett Wareing) est un homme un peu musclé et renfermé qui participe à la marche pour ses propres raisons. Autant le dire, il est assez discret sauf quand il reste peu de participants mais il est vrai qu’il a de bonnes raisons de participer.
- Gary Barkovitch (Charlie Plummer) est un jeune homme de la marche un peu fou qui est déterminé à gagner et semble être prêt à tout. Autant dire qu’il est détestable et semble souffrir de troubles psychologiques. En tout cas, il sonne plus comme quelqu’un à craindre que comme quelqu’un à encourager.
- Hank Olson (Ben Wang) est un jeune homme qui se rapproche rapidement de Ray et Peter. Il n’y a pas grand-chose à dire sur lui mais on sent qu’il souffre de certains problèmes de santé pendant cette marche et nous fait un peu de peine.
- Arthur Baker (Tut Nyuot) est également quelqu’un qui s’est rapidement rapproché de Ray et Peter. Un peu comique et assez sympathique, il est discret mais on s’attache un peu à lui.
- Richard Harkness (Jordan Gonzalez) est un jeune homme qui est venu participer à la marche afin de pouvoir écrire un livre du point de vue des marcheurs. L’idée en soi est bonne, on le comprend et, même si il ne semble pas taillé pour cette marche, il s’accroche au mieux qu’il peut.
- Ginnie Garraty (Judy Greer) est la mère de Ray, elle s’inquiète beaucoup pour son fils depuis qu’il est allé participer à la marche et on comprend pourquoi. Imaginez votre enfant qui va participer à une compétition à mort où il n’y a qu’un seul gagnant, évidemment qu’il y a de quoi s’inquiéter.
L’avantage de cette marche est qu’ils ont réuni tous les types de profils et c’est intéressant dans le déroulement de la compétition.
- Le Commandant (Mark Hamill) est le commandant en charge de la grande marche, il est chargé de s’occuper des participants et de s’assurer qu’il y a un gagnant comme tous les ans. On voit que c’est un personnage détestable qui a fait des choses ignobles rien qu’à son autorité mais ça fait un bon antagoniste à supporter pour nos différents personnages présents lors de cette marche.
- Le long-métrage démarre par la lettre de Ray qui lui confère l’honneur de participer à la grande Marche et il s’y rend accompagné par sa mère jusqu’à ce qu’il rejoigne les autres candidats et commencent à faire connaissance. C’est une introduction assez efficace pour nous présenter notre protagoniste et commencer à instaurer des relations entre certains candidats.
- Mine de rien, la photographie s’en sort bien. Alors, la photographie n’est pas d’une excellente qualité mais la qualité proposée de l’image ici marche bien avec la thématique de cette marche et du spectacle qu’il représente pour la majorité du public ici (sans compter que cette photo a pu être choisie pour respecter l’année de sortie du livre, 1979).
- Parlons du symbolisme qui est intéressant. On a ce que représente cette marche pour la plupart des participants (et même le commandant), le commandant par rapport à Ray et quelques autres personnes, certaines personnes les uns pour les autres… On a du symbolisme réellement intéressant.
- Question évolution, c’est surtout Ray qui évolue en vérité. Enfin, chacun évolue avec cette marche d’une certaine manière mais c’est surtout Ray qui nous marque à travers ses intentions de départ qui changent. Après, il y a aussi Peter qui évolue d’une certaine manière vers la fin, ce qui marche bien.
- Les décors extérieurs qu’on voit pendant leur grande marche sont sympathiques. Franchement, les décors sont réellement qualitatifs et valent le coup d’œil quand on y fait attention (même si on a surtout des routes désertique avec de l’herbe)
- Parlons de la tension du long-métrage qui fonctionne très bien. Personne n’est à l’abri de la mort dans cette marche, cette compétition ne s’arrête pas tant qu’il n’y a pas un gagnant. En tout cas, il faut reconnaître que la tension est réellement efficace.
- Évidemment, on y retrouve une critique de la société assez évidente. Que ce soit cette compétition en elle-même, la représentation du public (à juste titre) ou encore la représentation d’une certaine personne à travers le commandant.
- On a de quoi être surpris par la tournure du long-métrage. On pourrait s’attendre à ce que ça se passe d’une certaine manière et pourtant, le long-métrage arrive à nous surprendre en prenant une certaine direction à laquelle on ne s’attendait pas.
- Parlons du coté émotionnel qui, étrangement, arrive à nous faire un petit quelque chose. Lorsqu’une mort arrive, on arrive à être réellement impacté par cette mort, même avec un personnage qu’on apprécie pas forcément.
- Que dire du jeu d’acteur ? Et bien, qu’il est efficace. Qu’elle que soit l’acteur qu’on voit à l’écran, ils sont tous réellement investis dans leur rôle et arrive maintenant à nous convaincre facilement de leur performance.
- Les costumes sont pas trop mal. Rien de grandiose mais ils sont sympathiques et définissent bien nos différents personnages en plus de coller à 1979 vu que c’est sûrement l’année où se déroule le long-métrage.
- Le final est assez surprenant. Ça marche par rapport au message voulu et même à l’évolution de certains personnages mais il est vrai que ça surprendra tout le monde, dans le bon ou le mauvais sens.
- Question musiques, c’est intéressant. Les différentes musiques choisies et interprétées pour ce long-métrage sont belles et intéressantes. Elles arrivent à bien raconter ce qui se passe à l’image.
Négatif
- Un des gros défauts de cette adaptation est le coté trop explicatif des personnages. D’un coté, c’est bien de faire comme ça parce qu’on reste concentré sur la marche et sur les personnages actuels mais certains manquent cruellement de développement. Par exemple, Gary Batkovitch qui agît parfois comme un enfoiré et parfois qui veut paraître comme un bon gars. Pourquoi ne pas avoir développer un peu ce personnage et ses troubles psychologiques ? Ou même Harkness, l’intello du groupe qui est ici pour écrire un livre du point de vue des marcheurs. Ou encore Stebbins qui est assez discret tout le long sauf vers la fin où il se réveille pour parler de lui… C’est un détail mais ça aurait été mieux d’apporter plus de développement à certains personnages comme c’est le cas avec Rey (surtout Peter).
- Il faut qu’on parle de deux incohérences. Déjà, la fin du long-métrage. Que ça se finisse comme ça, pourquoi pas mais pourquoi ils n’ont pas arrêté le gagnant après cet acte ? Non parce que le vœu n’était pas ce qui se passe donc pourquoi les soldats restants (qu’on ne voit pas mais dont on sait qu’ils sont là) ne font rien ? Et sinon, concernant un autre moment, quand un des participants demande de l’aide car il se sent mal et que les soldats l’assomme, ça provoque sa perte, ok. Mais alors, pourquoi quand un autre qui va vers les soldats en étant énervé, ils le laissent faire et tuer un soldat avant de le tuer ? Ce sont des détails mais quand même (PARTIE SPOIL pour plus de détails).
- Qu’est ce qu’il y a comme dialogues dans ce long-métrage. Si vous êtes allergiques aux dialogues, sachez que c’est 1h48 de ça en permanence. Les personnages ne font que parler, parler, parler et encore parler. C’est un choix qui peut fonctionner en roman mais pas ici car on finit par se lasser un peu et ça nous donne l’impression que ça dure 3 heures.
- Pas que la mise en scène est mauvaise mais qu’est ce qu’elle est répétitive. C’est toujours, plan serré au niveau de la taille pendant la marche et, quelques fois, des éléments extérieurs un peu glauques pour servir la mise en scène et les personnages. Alors, ça reste bien filmé et ça s’améliore sur la fin mais la mise en scène est assez répétitive.
- Le souci lié aux longs dialogues, c’est que le long-métrage paraît lent. C’est un détail oui mais franchement, il a beau faire moins de deux heures, il donne l’impression d’en faire 3 avec cette direction choisie. Ça reste intéressant à suivre mais ça fait un peu long dans la longueur.
- Un des soucis est qu’on a peu de situations extrêmes. Bon, on en a quand même mais nos personnages sont rarement en véritable danger à proprement parler. On a quelques directions où ça tourne mal et intéressantes mais pas assez, ça aurait pu être plus poussé.
!!! PARTIE SPOIL !!!
Donc, c’est Peter qui remporte la marche car Ray se sacrifie pour qu’il survive. Sur ce, Peter demande une carabine et la pointe sur le Commandant afin de le tuer, il réfléchit et tire pour Ray. Après ça, il repart sur une grande route pour reprendre la marche. Bon, sachant que le Commandant avait encore des soldats avec lui, pourquoi ils ne l’ont pas tué après ce meurtre ? Non parce que, le vœu était la carabine, pas de tuer le Commandant. Ou alors, ils étaient pour la mort du commandant mais comme on ne s’intéresse pas à eux et qu’ils n’ont pas l’air d’être remplis de remords, ça serait étonnant.
Ensuite, il y a le moment avec Collie Parker. Ils ne sont plus que 4 et Collie pète un câble en volant une arme et tirant sur un des soldats, le tuant. Sachant, encore une fois, qu’un autre participant s’approchait calmement pour demander de l’aide car en mauvais état de santé, pourquoi ils n’ont pas vu la menace de Collie ? Ils ne semblaient même pas distraits. Enfin, ce sont deux incohérences pas trop dramatiques mais un peu problématiques.
Dans les morts surprenantes, on en a deux. Déjà, on a Barkovitch qui se tue devant les autres alors qu’il commençait à arranger les choses avec les autres malgré qu’il ait la mort d’un participant sur la conscience (à juste titre, il en est responsable) et on a celle de Stebbins qui, après avoir révélé qu’il est un des fils illégitimes du commandant et que son vœu était de vivre avec lui, abandonne et laisse Ray et Peter entre eux. Franchement, ces deux morts là font partie des plus surprenantes du long-métrage, surtout du deuxième qui a tenu si longtemps malgré ses allergies et sa maladie.
Les règles sont simples, il faut marcher à un minimum de 5 km/h, interdiction de s’arrêter sinon on se prend un avertissement (toutes les 10 secondes si on ne bouge pas ou si on ne va pas assez vite). Les avertissements sont annulés au bout de 3 heures et il n’y a pas de ligne d’arrivée, juste un gagnant à désigner. Autant vous dire que cette compétition va être difficile et qu’il est impossible de faire machine arrière.
Au final, Marche ou crève est un long-métrage sympathique à découvrir mais on sent qu’il aurait pu être bien meilleur. Certains seront probablement déçus si leurs attentes étaient trop grandes et on comprendra pourquoi mais il vaut quand même le coup d’œil. Les personnages sont intéressants, la tension est efficace, l’émotion arrive à se faire ressentir, les décors sont chouettes et les musiques sont superbes. Après, il est vrai que la mise en scène est un peu simple, qu’il y a trop de dialogue explicatif et que ça manque de vraie prise de risque. Enfin, malgré ses défauts, ça reste une adaptation sympathique à découvrir au cinéma pour les intéressé(e)s.