Le pitch du film est aussi simple que son titre.

De là, tout reste à écrire.


Stephen King, par l’intermédiaire du scénariste J.T. Mollner, nous démontre qu’en partant d’une base en apparence classique il est possible d’écrire une œuvre puissante et sophistiquée.

On rattache souvent la qualité d’un récit à l’originalité de son concept initial, mais les auteurs nous donnent ici une leçon d’écriture qui nous rappelle que ce qui fait la valeur d’un scénario est pluriel. Celui-ci repose sur le squelette de son intrigue bien sûr, mais aussi sur ses personnages, leurs motivations, leurs faiblesses, ce qu’ils cachent aux autre et à eux-mêmes. Il lui faut aussi des dialogues ciselés et des scènes rythmées qui n’ont pas peur de laisser place au calme malgré la tempête incessante.


Marche ou crève sublime ces qualités en proposant une ribambelle de personnages construits avec minutie, humains, faillibles. Ils ont tous une vie à perdre, mais leurs motivations restent légitimes. Le lien qu’ils créent dans leur désespoir est cruellement beau. Chaque mort est tragique, on ne s’y habitue pas.

Même si on sait qu’il ne doit en rester qu’un, on se raccroche à l’espoir de voir la fraternité et la part de lumière de l’humanité triompher.


Le film est incroyablement rythmé entre des scènes d’une légèreté presque naïve, des discussions philosophiques et politiques, et une violence insoutenable. Les thèmes abordés restent relativement communs, mais rien ne vaut une piqûre de rappel sur les déviances politiques, médiatiques et sociales.


Le casting, peu connu du grand public, est grandiose. Il ne serait pas étonnant qu’une bonne partie de l’équipe se fraie un glorieux chemin ces prochaines années dans cette belle industrie qu’est le cinéma. Mention spéciale à David Jonsson (Pete) qui, aidé par son personnage particulièrement attachant et bien développé, délivre une merveilleuse performance.


Mon cousin, avec qui j’ai regardé le film, était au bord des larmes à trois reprises pendant le visionnage, lui qui a généralement du mal à comprendre les personnes qui pleurent au cinéma. Je me permets cette petite digression pour illustrer à quel point certaines scènes sont touchantes, humaines, chargées en émotions, malgré la brutalité des faits et du monde dans lequel on entre.

White_Gloves
8
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le 6 oct. 2025

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