Mektoub My Love c'est l'histoire d'Amine, qui à l'arrivée des vacances d'été, rentre chez lui : auprès des siens. Il rencontre Céline et Charlotte, et revoit Ophélie, sa meilleure amie..
C'est aussi notre histoire, celle que nous avons vécu, que nous vivons et que nous vivrons : profiter de l'été et flirter. Car le flirt est présent du début jusqu'à la scène finale et l'espoir qu'il entraîne avec lui planant au dessus des différents protagonistes avec son lot de plaisirs et de déceptions.. en résumé c'est l'histoire de rencontres, c'est l'histoire la vie et même de ta vie.
Les personnages sont comme nous, nous les connaissons, ce sont nos amis, notre famille, nos copines.. nous les côtoyons au quotidien et c'est pour ça que nous les aimons, on s'identifie à eux.
Ces derniers sont écrits à la perfection (amateurs pour la plupart improvisant les scènes de dialogues) et sont intéressants, complexes, frappent de réalisme. Les dialogues sont beaux, intenses, légers, maladroit comme les notre.


La mise en scène est parfaite : l'esthétique du film est travaillée, les plans s'enchaînent et sont tous plus beaux les uns que les autres, la bande son est magnifique et s'accorde à la perfection aux instants de vie que l'on nous montre à l'écran.
Le montage est également brillant de simplicité et d'efficacité comme lors de la scène où Toni est blâmé par Charlotte qui souhaite lui rendre des comptes, le plan dure sur les deux personnages puis change de caméra au moment où Toni demande du feu pour faire diversion (tous les moyens sont bons) laissant Charlotte à l'écart sur chaque plans qui suivent où elle apparaît en périphérie de cadre mais également seule dans certains pour montrer qu'elle fait face à un groupe. On jongle ainsi entre chaque caméra par ce jeu de montage, selon les angles et prise de vues (on repasse sur le groupe, puis Amine et son amie qui commentent ce qu'ils viennent de voir), le but étant de capter à chaque fois ce qu'il se passe dans la meilleure des positions.
Autre scène clé à mes yeux : celle du compte-rendu d'une soirée, dialogue entre Amine, Ophélie et Céline au bord de la plage. La caméra filme les trois protagonistes dos au soleil qui de sa lumière éclaire les corps des acteurs, ces derniers ont des interactions entre eux de part ce dialogue et l'on voit Céline en hors champ parler à Amine avec Ophélie de dos qui cache Céline comme pour nous montrer son point de vue (elle n'a d'interêt que pour Amine), puis la caméra repasse sur Céline qui, jalouse d'Amine, se rapproche d'Ophélie (celle pour qui elle a des sentiments) et cette fois c'est Amine qui est écarté du cadre en hors champ laissant ainsi supposer que contrairement à Ophélie il éprouve des sentiments pour les deux filles (et l'on s'intéresse cette fois aux interactions entre les deux filles, qui évolueront dans la scène). La scène se termine sur un plan des trois marchant dos au soleil comme s'ils avançaient dans l'été et que des souvenirs avait déjà été et étaient en train de se former..
Là est toute la difficulté de filmer un groupe, comme pour American Graffiti, on est ému des destins de chacun au sein des différents groupes et l'on passe de caméras se concentrant sur certains protagonistes à des caméras captant le moment, l'instant présent, le groupe. Les émotions que les différents personnages suscitent individuellement nous touche avec brio.
La scène dans la ferme est aussi excellemment bien réalisé et l'on s'attarde longuement sur des plans du décor, des bêtes qui le constitue. Le travail sur la lumière est formidable et l'on assiste ici à un moment de poésie où le temps semble s'être arrêté.
Dans ce film on prend le temps, les plans durent pour nous laisser nous y attarder. L'émotion qui en ressort nous captive.


Chapeau bas Kechiche.

BenjaminTherre
9
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le 12 juin 2019

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Benjamin Therre

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