Mercato
5.8
Mercato

Film de Tristan Séguéla (2025)

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Djamel Debbouze qui incarne un personnage trouble du foot business, ça aurait pu être intéressant. Malheureusement, ça n’est qu’un alignement de clichés complaisants qui rate tous ses tacles contre le football moderne.

Driss (Jamel Debbouze), un agent de joueurs de football dont les affaires périclitent, se retrouve sous la pression de mafieux exigeant le remboursement d'une lourde dette. Sa seule échappatoire est de réaliser un transfert lucratif de l'un de ses joueurs avant la clôture du mercato, qui a lieu dans seulement sept jours. Le temps presse !

C’est le départ pour un compte à rebours tendu dans l’univers impitoyable du foot business. Rythmé par une musique électro inspirée, porté par un Jamel Debbouze crédible dans un rôle plus dramatique qu’à l’accoutumé et emballé dans une réalisation impersonnelle mais efficace, le film tient la route sur le plan formel. Le dispositif n’est pas sans rappeler le très réussi A plein temps, qui avait fait sensation au festival de Venise en 2021.

Toutefois la comparaison s’arrête là ! Derrière ce verni plaisant se cachent se sérieux problèmes qui empêchent tout attachement ou identifications aux personnages de cette histoire de marchands d’esclaves modernes. Mercato se vautre avec une complaisance crasse dans les clichés qu’il prétend dénoncer. Le film ne cesse de hurler que son anti-héros est plus qu’un trafiquant d’être humain moderne, force est de constater que c’est tout ce qu’il est. Pendant les deux heures de ce long métrage, Driss sacrifie tout honneur, toute dignité, pour dégager un maximum d’argent en tentant de revendre des joueurs avec des arguments les plus discutables sur le plan éthique. Les personnages secondaires auaient pu amener un peu de nuance s’ils n’étaient pas réduits à des caricatures. Mention spéciale au fils de Driss qui lui fait la morale, tout en lisant 1984.

Bref, ce thriller sportif fait peut-être illusion sur la première mi-temps mais se révèle être une cuisante défaite, parsemée de nombreux cartons rouges, dont on attend que le coup de sifflet final.

el_blasio
4
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le 18 févr. 2025

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10 j'aime

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