Après un dix-neuvième opus tout juste sympathique, la franchise 007 a failli sombrer dans le néant jusqu'à ce que ce vingtième film ne se relève de sa tombe. Scénaristes indécis, titres mouvants et retards de tournage ont entrainé une absence de trois ans au lieu des deux habituelles. Peut-être aurait-il fallu s'en arrêter là. Car Meurs un autre jour est sans aucun doute le plus américanisé des James Bond.


Appliquant la même recette habituelle, le film de Lee Tamahori (À couteaux tirés, Le Masque de l'Araignée) propose un blockbuster décapant aux cascades rocambolesques et au rythme effréné mais part également trop dans une surenchère d'effets spéciaux inégaux, de gadgets de plus en plus improbables (une voiture qui devient invisible, il fallait oser) et de méchants toujours aussi burlesques...


Pourtant, le début était osé, innovant voire même surprenant, avec ce James Bond barbu et torturé pendant une année entière, trahi par on ne sait qui et laissé à l'abandon par le MI6. Malheureusement, la suite de l'histoire revient à une aventure des plus classiques où notre agent secret va devoir tomber les filles, impressionner la galerie et sauver le monde d'un méchant mégalo qui, dans un dernier acte des plus ringards, se révèlera être un personnage à double identité, de quoi surprendre les plus endurcis à grands coups de révélations plus que jamais tirées par les cheveux.


Pour fêter les 50 ans de la saga, ce vingtième film nous assène de clins d'yeux aux précédents films comme quelques vieux gadgets exposés, la nouvelle James Bond girl noire (Halle Berry, juste énervante) sortant de l'eau comme Ursula Andress, la classe en moins, ainsi que d'autres œufs de pâques tantôt rigolos tantôt poussifs. Nous suivons donc une péripétie rocambolesque plus proche du blockbuster américain décérébré que des habituelles aventures d'espionnage, Meurs un autre jour enchaînant les passages les plus improbables à l'instar d'une pittoresque course-poursuite sur la banquise dont la beauté visuelle n'a d'égal que son ridicule, ou encore un affrontement mano à mano à travers un champ de lasers, on aura tout vu.


On ne passera également pas à côté d'une interprétation navrante allant de la fadasse Rosamund Pike au cabotin de première Toby Stephens (pourtant d'une classe incommensurable) ainsi qu'une Halle Berry tout simplement grotesque en alter ego féminin de Bond aussi prétentieuse que mauvaise actrice. Au final, ce dernier film mettant en scène Pierce Brosnan reste un bon spectacle bien bourrin tout en respectant avec exagération la marque de fabrique de la saga comme une parodie de mauvais goût.

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le 24 avr. 2019

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