2002 scelle les quarante ans de l’épopée Bond. Quatrième et dernier opus — ça, il ne le savait pas quand il le tournait — avec Pierce Brosnan, Meurs un Autre Jour devait signer le retour en grâce d’une franchise qui s’était perdue petit à petit dans un film d’action popcorn rondement mené. Tout était sur la table pour un succès : Brosnan était un James Bond autrement plus rentable que son prédécesseur, Halle Berry — fraîchement oscarisée — allait incarner la prochaine James Bond Girl destinée à être l’égale de l’espion anglais et on nous promettait une intrigue plus contemporaine mêlant tradition — par nombre de références — et nouveautés.
Hélas, mille fois hélas, Lee Tamahori, réalisateur et fossoyeur attitré, n’a pas rempli cet honorable objectif.
Le scénario de Purvis et Wade tient de la bouffonnerie tant les dialogues sont d’une bêtise rare, les hommages peu subtils et appuyés — le combat au milieu des lasers typés Goldfinger, la sortie de l’eau fâcheuse de Jinx, les différents gadgets du laboratoire souterrain de Q… — et les enjeux grotesques. Tamahori, friand de la Codename Theory — ce brave homme n’a décidément rien pour lui —, s’efforce d’inonder le long métrage d’effets numériques déjà ratés à l’époque, d’effets clipesques afin de lui prêter une identité, mais le tout ne fonctionne tout simplement pas. Car l’« oeuvre » ne propose rien au-delà d’une forme assurément branlante, rien de nouveau ou même de réussi malgré quelques rares passages en début de film pouvant nous laisser espérer une issue différente — l’intrigue cubaine avant la clinique, le prégénérique acceptable —. Brosnan se démène comme un diable pour donner un peu d’épaisseur à son personnage, mais rien n’y fait, le visionnage est douloureux. Une production datée, orgueilleuse et indéniablement fade. À fuir !
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