C'est un des meilleurs polars des années 70. En pleine vague de "blaxploitation" qui renverse les premiers rôles entre noirs et blanc, il est d'une grande subtilité pour les rapports et les interactions entre blancs et noirs, qu'ils soient flics, mafieux ou petits délinquants, ou même d'ordinaires gens du peuple.
C'est d'abord un thriller d'action, sans temps mort, et avec une belle empathie pour les accidentés de la vie et de la mort.
Anthony Quinn joue des scènes d'anthologie en capitaine Matelli, un flic proche de la retraite à la fois corrompu et fier de son job : il compose entre une arrogance liée à son savoir faire de flic old school et son vécu nouveau d'humiliations infligées par des flics plus jeunes. Il est capable de révolte éthique malgré son pragmatisme qui le pousse à des complaisances douteuses avec des malfrats puissants, et il admire, se rapprocher du jeune flic intègre, le lieutenant Pope, joué par Yaphet Kotto.
Anthony Franciosa, immense acteur de composition, joue de manière grandiose et convaincante un mafieux détestable, un ambitieux qui veut prouver à son beau-père, qui est aussi son boss, et à ses sbires qui le méprisent, qu'il n'est pas qu'un simple coursier monté en grade dans la hiérarchie par son mariage avec la fille du patron.
Le réalisateur est surtout un routier de la télévision et son film est le coup de maitre d'un artisan émérite.
(Voir une critique dans le blog "Carnet de pop culture !" qui est à la fois detaillée et tres juste, avec des explications sur la nouvelle camera utilisée et sur la BO, dont le tube de Bobby Womark et J.J. Johnson est repris par Tarantino dans Jackie Brown en 1997 et par Ridley Scott dans American Gangster en 2007).